Kiss me

Chronique très actuelle, « Kiss me » est une ode moderne et humoristique sur l’art et la manière de se moquer de l’image quand celle-ci devient la clé de toute une vie au point d’y perdre son équilibre.
Pas très loin des critères de beauté du début du 20ème siècle où les rondeurs étaient à l’honneur, la jeune héroïne se voit plutôt mise à mal par la société pour ces mêmes critères devenus aujourd’hui sujets de rejets.
Alors de deux choses l’une, soit on assume sa disgrâce et, sourire aux lèvres, on s’affiche telle une Josiane Balasko décolorée rose, habillée en punk et jouant les majorettes en chantant à tue tête, et là, ça passe ou ça casse.. soit on pleure dans son coin. Le drame ainsi mesuré, peu de solutions s’offrant à nous, les auteurs de Kiss me poussent le cri qui tue et, armés d’un crayon et de bulles magiques effacent petit à petit les amas graisseux cellulitiques du p’tit boudin jusqu’à laisser paraître une nouvelle pin up prête à ravir le cœur des hommes.
Seulement voilà, l’image est une surface plane, ingrate, sur laquelle on glisse.. On glisse.. sans que rien n’accroche ni ne pénètre le cœur de la belle.
La solitude extérieure est bien rompue mais que dire de celle de l’âme ? Etre ou paraître, telle est la question !
An final, sous un trait gras et appuyé, une héroïne plutôt banale raconte la perversité sans provocation de l’image que l’on a de soi et qui se voit mise en exergue au travers du regard des autres. S’il est culpabilisant, ça fait mal…
D’où, petit conseil après lecture de ce petit traité de la beauté cachée : commencez par vous plaire et vous plairez aux autres… Donc, merci Mathilde de me faire économiser le coût d’une chirurgie esthétique…
Ouvrage agréable, percutant, à découvrir pour le fun…

Par MARIE, le 13 juillet 2005