Kosmograd, avant la chute
Première partie

Ce premier volume (sur deux) développe deux trajets. D’une part, on a Zoya (de son vrai prénom Zoey), une réfugiée, sans le sous, qui se retrouve parquée dans un camps, à travailler dans une déchetterie, jusqu’au moment ou s’offre à elle la possibilité de s’échapper… D’autre part, il y a Manavi, dont la famille est aussi issue des flux de réfugiés, qui a la chance d’intégrer une prestigieuse école d’ingénieur à Kosmograd, mais qui subit très vite la forte discrimination  de la population vis à vis de ces migrants…

Par fredgri, le 13 avril 2024

Notre avis sur Kosmograd, avant la chute #1 – Première partie

Ce diptyque se situe bien avant les évènements racontés dans Kosmograd. Nous suivons deux jeunes héroïnes qui se retrouvent face à une population au sein de laquelle gronde un profond ressentiment xénophobe, entretenu par les groupuscules d’extrême droite qui attisent les haines, montant les citoyens les uns contre les autres.
On a donc d’une part, Zoya, une jeune réfugiée démunie qui doit accepter, pour gagner son droit à la citoyenneté, de travailler pendant une certaine période dans les camps usine en périphérie de la mégalopole. On comprend vite que pour elle, il s’agit bien plus de conditions de vie carcérale, privé de toute forme de liberté, ou l’on subit les malversations, les humiliations des gardes. Elle réussit à s’échapper, à gagner la ville ou elle intègre un groupe de rebelles…
Ensuite, on a Manavi, mieux insérée quand même, qui commence des études, mais qui se retrouve pointée du doigts par ceux qui refusent d’être mis sur un même pied d’égalité que les réfugiés.

Le propos est plutôt transparent, surtout en prenant compte de l’actualité, de la montée des groupuscules d’extrême droite qui gagnent en influence un peu partout, n’hésitant pas à pointer du doigts les minorités comme les migrants, les chômeurs etc.
L’univers de Kosmograd nous présente donc une ville tentaculaire, qui ne cesse d’accueillir des populations désœuvrées, suite aux divers bouleversements climatiques. La situation est bien sur propice à la stigmatisation, aux raccourcis de plus en plus violents et plus généralement aux mouvements de masse d’une population qui se réfugie derrière une pensée de plus en plus nauséabonde, manipulée par les médias et les politiques qui ont bien compris l’adage « diviser pour mieux régner ».

Néanmoins, même si l’intrigue est parfaitement menée, que le propos est vraiment intéressant et pertinent, le scénario reste dans une approche assez téléphonée. Les chémas représentant les deux héroïnes sont très clairs, ainsi que l’évolution qui les attend dans le récit. Pas trop de surprise, d’autant que tout ça est extrêmement évident du début à la fin. L’auteur peine peut-être à sortir des stéréotypes, quand bien même, encore une fois, le sujet nous interpelle.

Il n’en demeure pas moins que c’est une lecture vraiment captivante, qui nous interroge sur notre propre société et sur ses travers.
A méditer.

Par FredGri, le 13 avril 2024

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