Krazy Kat Les Quotidiennes panoramiques de 1920

"Un fantastique florilège de rares strips de Krazy Kat et dessins de George Herriman jamais réunis jusque-là, dont les toutes premières bandes quotidiennes grand format des années 1910, le cycle intégral des légendaires quotidiennes panoramiques de 1920, et le programme de l’emblématique ballet/pantomime jazz Krazy Kat de 1922.
Proposés dans un format géant très proche du format de publication originale ces strips de Krazy Kat de George Herriman sont édités pour la première fois en France. Unanimement reconnu dans le monde (lecteurs et critiques), les strips (quotidiennes) de KRAZY KAT sont un des chefs-d’œuvre de la bande dessinée, qu’il est enfin possible de lire en français à travers cette prestigieuse édition."
Résumé éditeur.

Par fredgri, le 28 octobre 2020

Notre avis sur Krazy Kat Les Quotidiennes panoramiques de 1920

Jusqu’ici, ce qui nous est principalement parvenu du chef d’œuvre de George Herriman, ce sont surtout les bandes du dimanche, de grandes planches verticales, précises, magnifiquement exécutées, démontrant semaine après semaine le génie de cet artiste, de ses créations Ignatz la souris et Krazy le chat. On a ainsi pu découvrir progressivement les petites particularités de cet univers au limite du non sens qui tourne presque autour d’une seule idée, la souris qui balance une brique inlassablement sur le chat qui interprète ce geste comme une déclaration d’amour !
Évidemment, je force un peu le trait, tous ceux qui ont pu plonger dans ces planches dominicales savent que c’est extrêmement plus complexe que ce que je peux bien vous dire. Herriman aborde tout un tas de sujets, de thématiques récurrentes, tout en se renouvelant sans cesse, jouant avec la page, les détails, introduisant de nombreux autres personnages au fil des années, nous fascinant par la richesse de son imaginaire…

Cependant, nous passions sans vraiment le savoir à côté de tout un pan de la production de l’artiste, les bandes quotidiennes qui ont démarré assez tôt, vers 1910 et ce pratiquement jusqu’à la fin du strip, soit plus de trente années ininterrompues. Nous découvrons au compte goutte certaines périodes comme le précédent volume lui aussi traduit par Les Rêveurs, qui reprenait l’ensemble des dailies de 1934… Il faudra donc attendre patiemment que les américains exhument petit à petit ces strips quotidiens afin de réhabiliter ce foisonnement de cases qui demeurent pour l’instant cachées !
Et c’est en partie pour ça que le présent recueil est intéressant. Il ne se contente pas de ne se concentrer que sur l’année 1920, il nous présente une sélection de dailies éparses des débuts, avec une belle quantité qui correspond à 1912. De plus, on a même droit au programme illustré d’un ballet adaptant Krazy Kat. Autant le dire, nous sommes gâtés !

Alors bien sur, l’année 1920 reste exceptionnelle dans le parcourt de la série, George Herriman s’étant donné comme contrainte de livrer des dailies panoramiques de grande taille, d’une très belle qualité, détaillés et précis. Il ne faut pas perdre de vue que chaque strip était livré tous les jours, ce qui rend encore plus fascinant la démonstration… Surtout si l’on compare avec les dailies de 1912 !

Et cette édition rend parfaitement hommage à la magnificence de ses pages, reproduites à la taille de publication originale ! On redécouvre ainsi tout le génie de l’artiste, cet univers hors du commun et son humour parfois déstabilisant, mais tellement original. Le tout accompagné par des textes introductifs, du traducteur Marc Voline et de Derya Ataker, qui nous aident à mieux comprendre l’approche d’Herriman, ses influences culturelles et les thèmes récurrents, ainsi que la difficulté de cette langue si particulière !

Ce magnifique album est l’entrée idéale pour découvrir l’univers de Krazy Kat et de son créateur. Un volume que tout passionné de BD se doit d’avoir dans sa collection !
Croisons toutefois les doigts pour qu’un jour les bandes du dimanche, allant de 1916 à 1924, soient un jour elles aussi traduites !

Vivement recommandé !

Par FredGri, le 28 octobre 2020

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