Kro, abdos, râteaux

Voilà, cette petite chronique ne va pas traiter d’un seul livre, mais de deux. Il va donc être question ici de "Les hommes la lose", mais aussi de son titre jumeau "Les femmes la lose". Autant les rassembler en un même lieu, après tout ils semblent indissociables et ne forment qu’un. Deux guides à l’usage de… dans la tendance du moment, très Bidget Jones dans l’âme, dans la démarche…
Même s’il n’y a bel et bien aucune réelle ambiguïté, ces livres s’adressent principalement aux femmes (les hommes peuvent très bien néanmoins s’amuser en les parcourant, sans soucis !)

On devine qu’il n’y a rien de vraiment "scientifique" derrière ces deux présentations, si ce n’est d’accumuler le plus d’idées reçues par page. Mais l’exercice, même s’il tourne en rond, devient vite source d’amusement, car la plume acérée de Maïa Mazaurette est moqueuse, sans concession, elle dissèque les petits travers de ces hommes qui se résument la plupart du temps à n’être que de très pathétique blaireau en mal d’affirmation, de virilité et d’intégration dans la meute, tandis que la femme est en quelque sorte la victime de cette civilisation de mec, victime de ses kilos mal répartis et de ce fantasme de la fille parfaite, une agraphe à la place du nombril, auquel il lui est, de toute façon, impossible de correspondre…

On l’a compris, le format est petit, parfait pour se glisser dans un sac, pour être sorti pendant une pause et rigoler entre copines ! C’est gentiment partisan, avec beaucoup de bons mots et de répartis savoureuses. Mais avant tout, ce qui reste agréable du début à la fin, c’est que sous cette fine carapace ironique ces deux livres ne se prennent pas une seconde au sérieux. Car en traitant de cette dualité, en scindant les camps aussi exagérément, en montrant l’autre du bout du doigt, Maïa Mazaurette se moque des mille et uns préjugés qui nous rassemblent tous finalement, même si le premier réflexe serait de se dire "oh moi je ne suis pas comme ça". Evidemment !
L’intérêt de ces deux petits ouvrages n’est donc pas de décrire un homme et une femme génériques, mais de tenter de construire le portrait de cette jeune génération instantanée, dynamique, dans le vent, mais qui assume ses imperfections, quitte à en rire !

Beaucoup de légèreté dans cette image qui se dessine devant nous, complètement décomplexée. Elle n’a peut-être pas grand chose à voir avec notre réalité… Mais quand même…

Toujours est-il que ces deux livres restent un très bon moyen d’animer une soirée, de rire tout en lisant certains passages à voix haute… Pourquoi s’en priver ?

Par FredGri, le 10 janvier 2014