Kroma

(Kroma 1 à 4)
Enclavée au cœur d’une vaste forêt, une cité s’est construite, entourée de remparts. Elle abrite une communauté d’un millier de personnes qui ont banni toute référence à la couleur. Tout est alors recouvert d’une fine couche d’argile, les murs, les fruits, les cheveux, la peau… Et si on a le malheur d’avoir des yeux colorés, on est alors soit tué, soit rejeté hors des murs de la ville.
Une jeune fille est retenue prisonnière, se considérant elle-même comme un monstre, jusqu’au moment ou le jeune Zet, qui découvre ses yeux, décide de l’aider à s’enfuir…

Par fredgri, le 25 décembre 2023

Notre avis sur Kroma

On connait Lorenzo De Felici grâce notamment à la série Oblivion song, aux côtés de Robert Kirkman. Il revient cette fois avec un projet solo qu’il nourrit depuis des années, Kroma.

Nous sommes transportés dans un monde, ambiance presque post-apocalyptiques, ou vit une communauté qui a banni toute référence à la couleur, persuadée qu’ainsi elle se protège des attaques du roi des couleurs et de sa horde de monstres. Au fil des années, tout un tas de rites se sont installés, et notamment celui qui consiste, après avoir capturé une créature isolée envoyée par l’ennemi, à la libérer dans l’enceinte de la ville et à la recapturer… C’est à cette occasion que le jeune Zet découvre que derrière le filtre superstitieux qu’on leur sert depuis leur enfance, il se cache des secrets plus obscure, et plus particulièrement sur la véritable nature de cette mystérieuse créature…
Le scénario est très adroitement mené, avec une assez sympathique montée en puissance, pleine de rythme, au service d’un dessin absolument magnifique.

Livrant une première œuvre solo, Lorenzo De Felici se révèle non seulement auteur complet, mais aussi véritable virtuose, avec un vrai sens de la narration, très efficace et fluide.
Nous découvrons ce monde et cette communauté tenue par le collet, grâce à ses croyances d’un autre âge. On peut faire le parallèle avec certaines pratiques religieuses qui contrôlent leurs ouailles par l’obscurantisme, symbolisé par cette vision noire et blanche du monde, un manichéisme aveugle qui conçoit la variété des nuances comme un danger…
En tout cas, Kroma reste surtout une exceptionnelle lecture, à la fois rafraîchissante et profonde par ce qu’elle nous raconte sur le monde qui nous entoure.

Très conseillé.

Par FredGri, le 25 décembre 2023

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