L'âge de déraison

Certains adolescents s’inventent un monde dans lequel ils s’enferment pour faire face ou échapper à un quotidien qui les effraie. C’est difficile de grandir, de devenir adulte, n’est-ce pas ? Et pourtant… C’est inéluctable !

C’est avec différents adolescents, filles et garçons qui ne se connaissent pas, que l’on va faire connaissance dans ce livre. Chacun évoluant dans un univers spécial : se persuadant pour l’une qu’elle est une magicienne, communiquant pour un autre avec un être disparu, s’investissant pour un troisième dans une passion pour les fourmis ou entrant pour un autre encore dans des délires spatio-mathématiques…

Un jour, un typhon va balayer leur ville, les obligeant à appréhender leur vie différemment et à regarder l’avenir avec espoir quand au contraire le typhon aurait pu les faire sombrer une bonne fois pour toute dans leur introversion maladive…
 

Par sylvestre, le 3 février 2010

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Notre avis sur L’âge de déraison

Ce sont plusieurs histoires qui nous sont contées, mettant chacune en scène un personnage et une situation différents. Plusieurs histoires, autour d’un même vaste thème, que l’on aborde l’une après l’autre en pensant qu’elles sont indépendantes, comme le sont les épisodes du film Night on Earth, par exemple.

Dans chacune de ces histoires, un "cas" nous est proposé. Après une page d’entrée de chapitre dans un style graphique et de mise en page assez peu commun en manga, un ado nous est présenté et son comportement est mis à jour, semblant complètement décalé par rapport à un monde cependant tout ce qu’il y a de plus normal… Il faut dire que le sujet est le mal-être d’une jeunesse qui arrive à l’âge où devenir adulte est la prochaine grande étape. De quoi générer bien des délires, des illusions ou des tracas…

On n’est pas étonné, dans ce registre, de voir que c’est Furuya qui dessine. On lui doit déjà Le cercle du suicide, dans la même collection Sakka des éditions Casterman. Dans L’âge de déraison, on mesure les progrès qu’il a faits : son dessin est plus fin, plus détaillé, encore plus réaliste, donc ; ceci malgré les embardées oniriques orchestrées par Otsuichi qui livre ici un scénario entre réalité et situations relevant parfois plutôt du fantastique.

La fin est surprenante, inattendue, montrant la confluence de ces êtres qui ne se connaissaient pas mais qui chacun à sa manière porte sa croix. Cette fin est belle, aussi, et pleine d’espoir, mettant un terme en beauté à un livre qui s’appréciera encore plus à la seconde lecture.
 

Par Sylvestre, le 3 février 2010

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