L'an 2000

Quelques années avant l’an 2000, on fantasmait sur ce à quoi allait pouvoir ressembler cette fameuse année au millésime magique, tout rond, et sur comment les choses allaient être après. A plus forte raison quand on était un gosse et qu’alors, les images de science-fiction qui nous venaient à l’esprit s’imposaient comme ce qui devait forcément arriver !

Arnaud Quéré se souvient d’une conversation de cour de récréation qu’il avait tenue avec des copains. Il avait alors moins de dix ans. Aujourd’hui adulte, il repart de ce moment précis pour se raconter en s’amusant du décalage qui peut exister entre comment on imagine le futur quand on est enfant, et comment, adulte, on vit un présent souvent loin de ce qu’on pouvait imaginer…
 

Par sylvestre, le 20 mai 2010

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Notre avis sur L’an 2000

Pour sa troisième bande dessinée aux éditions Des ronds dans l’O, Arnaud Quéré persiste dans l’autobiographie en abordant une fois de plus, mais avec un angle toujours nouveau, ses années passées. Cette fois, c’est sur la base d’un souvenir amusant qu’il lance son récit, repartant sur l’idée qu’il se faisait de l’avenir lorsqu’il était enfant pour comparer ces naïves prévisions d’alors à son présent, lui, bien concret.

Loin de se moquer de qui il fut en nous laissant avec pour seul guide l’enfant qu’il a été, Arnaud Quéré prend au contraire assez vite la parole en tant qu’adulte. Cela lui permet d’être plus intéressant que s’il était resté dans le registre de la gentille moquerie et cela lui permet également de nous livrer un regard plus fin sur son évolution ; à coup de comparaisons, d’anecdotes et autres réflexions.

L’imaginaire et les souvenirs de l’enfant prennent tout de même une place énorme dans cet ouvrage. C’est pour l’auteur l’occasion de montrer des dessins qu’il a faits enfant ou de faire renaître de leurs cendres quelques unes de ses (toutes !) premières BD… avant d’en profiter pour nous rappeler quelles furent ses plus récentes. De multiples références sont au programme, des références qu’il a eues enfant, mais celles aussi qui l’ont aidé à devenir l’artiste qu’il est. Ainsi, de nombreux héros que vous connaissez aussi et qui l’ont marqué pendant sa jeunesse sont convoqués au gré des pages, le temps d’une apparition en image ; d’une apparition en hommage… Gaston, Dark Vador, les Playmobil, San Ku Kaï, j’en passe, et des meilleurs… Et c’est avec une narration proche du lecteur que l’auteur accompagne ces illustrations et ces bandes dessinées qui nous font le découvrir encore plus.

C’est vrai qu’on le connaît de mieux en mieux, Arnaud Quéré. Il se rapproche un peu plus de ses lecteurs à chaque livre et donne de plus en plus de chances aux gens qui le rencontreraient d’avoir des tas de choses à échanger avec lui, son expérience et ses souvenirs ayant forcément des points communs avec ceux d’autres !

En tout cas, la technologie a fait un bond énorme ces derniers temps. Et le décalage entre [ l’image qu’on se fait aujourd’hui du futur ] et [ ce que ce futur sera vraiment ] est sans doute moins grand que celui qu’imaginaient, lorsqu’ils étaient enfants, les trentenaires et les quarantenaires d’aujourd’hui !

En noir et blanc, sur des pages composées pour beaucoup par différents éléments partageant une seule et même grande case, Arnaud Quéré réussit à trouver des exemples personnels qui sonnent juste pour nous parler de l’évolution vers l’âge adulte. Tout comme il l’avait fait avec Un air de paradis où il nous racontait ses souvenirs insouciants, Arnaud Quéré nous fait, avec L’an 2000, toucher une fois de plus du doigt qu’avec le temps qui passe, on regarde la vie autrement. C’est avec une saine nostalgie qu’il le fait lui, et comme il sait nous le raconter simplement et non sans humour, une fois de plus, il nous touche.
 

Par Sylvestre, le 20 mai 2010

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