L'Art du 9e Art

Quoi de mieux pour parler de bande dessinée que d’en parcourir les principaux éléments qui la forment. Mais surtout qui semble le guide idéal ? Scott McCloud lui même, bien évidemment, mais manque de bol il est sous contrat avec un autre éditeur, il ne peut donc s’acquitter de cette mission. Il demande alors à son cousin Scott McCrawd d’assister Emmanuel Reuzé dans ce programme chargé ! Ainsi, tous les deux entreprennent de regarder d’un peu plus près ce qu’est la BD, un scénario, des dessins, des auteurs, des lecteurs, des critiques, le public cible, comment présenter un dossier à un éditeur, comment faire un bon personnage etc. Cependant, le cousin n’y connait d’une part pas grand chose et il porte sur ce milieu un regard dirons nous quelque peu cynique…

Par fredgri, le 4 août 2017

Notre avis sur L’Art du 9e Art

Évidemment, si vous vous attendez à trouver un ouvrage extrêmement didactique sur ce qu’est réellement la bande dessinée, je pense que vous risquez d’être désappointés ! Car sous ce prétexte, Emmanuel Reuzé décortique d’une part les principaux éléments constitutifs de la BD, mais surtout il met en perspective les travers de ce milieu et l’ensemble des systèmes qui le régissent. Et personne n’est oublié, pas même le critique…

Alors, en effet, c’est bourré de mauvaise foi, de cynisme et je dois bien avouer que c’en est même hilarant, tant finalement l’auteur brosse un ensemble de portraits, certes très caricaturaux, mais pas forcément éloignés de la réalité !!!
Mais là ou Reuzé est habile, c’est qu’il ne fait absolument aucune concession, pour personne, lui compris. Il se moque de ces lecteurs qui suivent les modes, de ces personnages stéréotypés qui s’adressent très ouvertement à un public très ciblé, il ricane en observant les remakes, ces vieux personnages qui reviennent encore et encore. Il pointe du doigt le rapport de la BD à l’argent et la perversion qu’elle engrange, il donne quelques fausses recettes pour réussir un dossier. Et sous ses dehors de vilain petit canard qui donne ses coups de savate dans la ruche, qui se fout d’absolument tout le monde, il amène surtout le lecteur à désacraliser une certaine forme de production mercantile et extrêmement calibrée.

Et j’aime beaucoup cette forme d’humour très borderline qui ne se donne aucune limite, qui sous des dehors de pseudo gros amalgames nous montre un tas de comportements (mis en exergue par Internet) qui tendent à fausser les différents débats qui animent la relation des auteurs à leurs lecteurs, à leurs éditeurs.

On devine, néanmoins, que Reuzé réfute toute démarche intellectuelle, il veut simplement faire son sale gosse railleur, et pour être honnête, on peut très bien s’en contenter, en riant à ses côtés !

Bonne lecture en tout cas !

Par FredGri, le 4 août 2017

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