L'eau qui dort

 
Pacifique est un marin célibataire qui était ancré dans sa routine entre la pêche au large et le zinc du bar de son village breton jusqu’à ce qu’Alice, une touriste "nature", s’incruste à bord de son rafiot et y prenne ses aises…
 

Par sylvestre, le 13 mai 2019

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Notre avis sur L’eau qui dort

 
Vieux garçon, Pacifique Le Quellec en est arrivé à un point où, en mer, il s’est mis à parler à Guidasse, une femelle goëland qui a pris l’habitude de lui tenir compagnie. (Et il paraîtrait même qu’elle lui répond !)

On ne sait pas si ça fait partie des légendes bretonnes, n’empêche que ce petit délire de Pacifique, bien connu de ses copains du bar, sera dégainé lorsqu’il lui s’agira d’expliquer comment lui, le "barbu bourru casquette-vissée-sur-la-tête" a réussi à faire monter à bord et à accueillir chez lui deux nénettes adeptes du topless !

Alice est entrée dans la vie du marin sans prévenir, elle va le sortir de son train-train (euh, on devrait dire de son bateau-bateau !) et l’inciter, mine de rien, à se dévoiler un peu plus qu’il ne l’avait jamais fait et à sortir de sa tristounette solitude.

Pourquoi son bateau s’appelle-t-il Denise ? Pourquoi Modibo le barman black est-il plus Breton que d’autres qui pourtant ont la peau bien blanche ? Pourquoi Pacifique tient-il tant à sa vieille casquette pourrie ? Sans devenir le plus grand bavard de la Terre (ni de l’océan, d’ailleurs), notre marin célib’ va rendre touchant son univers et le récit aborder des thèmes de société divers comme le racisme, la tolérance ou la bienveillance.

C’est en partie avec des flashbacks que le scénario est construit et la bande dessinée donnera ainsi parfois l’impression de partir tout azimut, avec des transitions parfois brutales et même jusqu’à laisser complètement en plan Alice et Leïla avant que tout finisse limite en queue de poisson… Un peu comme si une grosse vague avait tout submergé pour s’éloigner ensuite en nous laissant hagards ; mais en ayant enfin compris certains trucs…

Entre fiction humoristique légère et fable humaniste, Ô Pacifique, l’eau qui dort est une BD rafraichissante mais dont la profondeur de certains propos n’est qu’effleurée. C’est une lecture dans laquelle il est agréable d’entrer mais dont on ne ressortira pas forcément fort de beaucoup de choses en plus.
 

Par Sylvestre, le 13 mai 2019

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