L'enfant impossible

L’archéologue Jeff Mc Bride découvre lors de fouilles en Australie, en 1935, un gouffre qui le mène dans un monde souterrain. Il y rencontre alors un étrange enfant qui vient juste de naître. Cet enfant se nomme Jafar. Jeff décide de l’amener à la surface et de l’étudier davantage, histoire d’en savoir plus sur lui, certes, mais surtout d’apprendre les us et coutumes de ce monde qui s’étend sous leurs pieds…

Par fredgri, le 22 mars 2012

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Notre avis sur L’enfant impossible

Quel étrange album que ce "Jafar" !

En effet, on est un peu entre deux genres, entre le journal intime et le récit d’horreur, sans vraiment entrer frontalement ni dans l’un ni dans l’autre. Néanmoins, il s’exerce une sorte de curiosité très particulière pour cette "créature" qui se tient toujours en retrait du récit, ce Jafar qui captive le chercheur. L’enfant, qui a acquis une connaissance immédiate de sa culture, du langage (étrangement, il parle lui aussi l’anglais), qui se comporte déjà pratiquement comme un adulte serein, pas autant surpris que ça par le choc des cultures, cet enfant, donc, va raconter à Jeff (et donc aux lecteurs) ce qu’est son monde, comment il l’a perçu.
C’est un monde étranger, teinté d’horreur car extrêmement violent, malgré tout cette horreur ne l’est que parce qu’elle nous est étrangère, un peu comme ont pu l’être les cultures d’Amérique du Sud pour les Conquistadors. Patrice Woolley amplifie l’effet avec des dessins de créatures monstrueuses, de scènes de têtes empalées etc.
Mais les personnages principaux n’ont pas vécus ces histoires, ce monde qui est décrit reste lointain, souterrain, il n’est que le cadre d’une sorte de conte sensé faire peur.

Et je trouve que cela ne fonctionne pas vraiment sur ce plan là. Les différentes visions que l’auteur présente semblent davantage être des artifices pour provoquer une sorte de répulsions que pour vraiment nous faire ressentir l’horreur qui peut s’insinuer dans les couloirs de ce monde souterrain. On pourrait en apprendre bien plus sur ce monde, mais ce ne sont que des lambeaux d’informations qui filtrent, de même que Jafar ne semble pas non plus être très curieux vis à vis de cet extérieur. Il pourrait y avoir des parallèles entre cette culture souterraine et celle de la surface, mais tout reste étrangement passif, attentiste même. Et la fin vient juste entériner l’impression d’être passé à côté de quelque chose en ne l’ayant qu’à peine effleuré. C’est étrange !

Graphiquement, on retrouve le Patrice Woolley très curieux, qui mélange les médium, passant de la photo retouchée à la 3D tout en travaillant davantage le dessin pur. Ce mélange peut déstabiliser, c’est vrai, néanmoins je trouve aussi que c’est traité de façon assez intéressante, avec, régulièrement, de très bonnes idées.

Un album assez particulier, donc !

Par FredGri, le 22 mars 2012

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