L'homme bonzaï

Dans la taverne d’un port, cinq marins sont attablés. L’un deux, capitaine au long cours commence à raconter une histoire. Lors d’un de ses voyages, il s’est trouvé en pleine mer face à un navire abandonné sur lequel pousse un arbre immense.
Cet arbre va lui narrer son aventure, étrange et extraordinaire, celle d’Amédée, un potier embarqué de force sur un navire marchand qui sera abordé par des pirates. Fait prisonnier, Amédée devient très rapidement le souffre douleur de l’équipage de forbans, il finira abandonné sur une ile déserte. Un jour, alors qu’il se promène, une graine tombe d’un arbre, s’incruste sur son crâne et commence à se développer, a pousser, à se nourrir de son corps.
Récupéré par des pirates chinois, à bout de force, épuisé par cet arbre qui pour prospérer puise l’énergie de son corps comme dans un terreau, il va alors commencer une nouvelle vie, en symbiose avec son parasite.

Par olivier, le 7 septembre 2009

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2 avis sur L’homme bonzaï

Une histoire de pirates qui aurait pu être classique puisque l’on en retrouve un certain nombre de thèmes, de clichés : un pauvre homme embarqué de force, une ile déserte, des flibustiers, des combats, de l’amour…..
Mais une histoire qui va basculer rapidement dans le fantastique, à partir du moment où Amédée est récupéré mourant sur son ile.
Issu d’un roman jeunesse écrit par Fred Bernard et illustré par François Roca et paru en 2003 aux éditions Albin Michel, l’Homme bonzaï profite de cette adaptation. Fred Bernard approfondit son récit, y insère et raconte un certain nombre d’événements qu’il ne pouvait pas décemment dépeindre à des enfants. Notamment les sévices violents, cruels, qu’Amédée le potier subit chez les pirates du capitaine Stroke qui le capturent sur son premier bateau mais également son histoire d’amour forte, charnelle avec Changhaî Li.
A bord de la jonque des flibustiers chinois, un vieil homme va s’occuper de l’arbre d’Amédée, le tailler, l’ébourgeonner, l’élaguer, l’effeuiller bref le transformer en bonzaï et inverser le processus. Alors que l’arbre se nourrissait de la vie d’Amédée, désormais, c’est Amédée qui va prendre la force de l’arbre jusqu’à devenir invincible, sorte de super héros doté d’une force herculéenne.
Mais cette nouvelle vie a son revers. Même s’il est considéré comme un prince, Amédée reste captif, lié aux pirates par ce vieil homme, seul à connaitre l’art ancestral du bonzaï.
Malgré tout, la fin reste inéluctable et si la progression est ralentie, l’arbre malgré tout s’impose, la sève remplace le sang et Amédée perd peu à peu son humanité. Conscient mais sylvestre, condamné à errer depuis deux cents ans tel le Hollandais volant, Amédée n’en peu plus et cette rencontre avec le capitaine sera sa délivrance.
Entre le roman graphique et la bande dessinée, Fred Bernard nous livre un récit fantastique riche et sauvage, une réflexion sur la maladie, la puissance et l’immortalité. 120 pages d’un hymne à la vie, à l’humain.

Par Olivier, le 7 septembre 2009

Fred Bernard a surtout beaucoup écrit pour la jeunesse, et cet "Homme Bonsaï" a déjà fait l’objet d’un album illustré par François Roca et publié par Albin Michel Jeunesse en 2003.
Ce qui m’a tout de suite séduit c’est le rythme de cette histoire, cette espèce de calme, de sérénité qui se dégage de ce personnage, alors qu’au fond sa vie est entourée de violence, de crime jusqu’à ce moment ou l’arbre commence à pousser, conférant ainsi, petit à petit, une sorte de sagesse à l’ensemble du récit, nous donnant l’impression d’entrer dans l’essence même de ces grands arbres centenaires. Bon, tout ça est alterné avec des moments de pirateries qui troublent le propos.
Au delà de cette "métaphore" au sujet de la nature ancestrale, de la force qui vient par la sagesse, par l’amour c’est avant tout un album d’aventure, une aventure un peu à part, certes, moins centrée sur l’action, mais plus sur la découverte de ce personnage hors du commun. Alors peut-être nevoyons-nous pas complètement ou veut en arriver l’auteur mais qu’importe…
En refermant ce "livre" on a le sentiment d’avoir lu une sorte de long récit initiatique teinté de poésie; Le graphisme n’est pas réellement très séduisant mais je trouve qu’à la finale il est en parfait accord par rapport au ton du récit.
Une très bonne découverte qui mérite qu’on s’y attarde.

Par FredGri, le 20 septembre 2009

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