L'île aux cent mille morts

La jeune Gweny vit seule avec sa mère qui la haït depuis que son père est parti à la recherche d’un trésor. Chaque jour la fillette se rend sur la plage où son père a trouvé une bouteille avec une carte dans l’espoir de faire de même… Un matin comme tous les autres, elle trouve finalement ce qu’elle cherchait et en deux temps trois mouvements là voilà en route à la recherche de son père accompagnée par une bande de pirates appâtés par le gain. La carte indique le chemin vers une île mystérieuse qui cache bien des secrets, dont notamment celui d’abriter une école de bourreaux…

Par melville, le 6 février 2011

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Notre avis sur L’île aux cent mille morts

Quand les univers de Vehlmann et Jason se rencontrent, autant dire que si on s’attend bien à quelque chose : c’est à être surpris. Et sur ce point, L’île aux cent mille morts ne déçoit pas.

Fabien Vehlmann est un auteur qui a de la suite dans les idées et qui régulièrement nous emmène au grès de ses histoires sur des sentiers auxquels on ne s’attendait pas. Le récit séduit surtout par son ton décalé à l’humour grinçant. Cette fameuse île n’est autre qu’une école de bourreaux où les élèves apprennent à torturer et exécuter… il en émane un absurde burlesque que Vehlmann saisit et porte au service de son histoire avec le talent de scénariste qu’on lui connait. Dans ce récit bien que la vie semble au premier abord ne présenter que peu d’importance, au fil du récit on perçoit un regard beaucoup plus fin et subtil de la part des auteurs porté par le travail sur la psychologie des personnages. Campée avec force, elle apporte une certaine densité au récit. Des bourreaux masqués et taciturnes, des pirates sournois et cupides, et une petite fille au caractère bien trempé et à l’esprit vif, au-delà des archétypes il faut y voir le reflet de la symbolique.
Au dessin, Jason est égal à lui-même et les amateurs apprécieront la qualité de son trait qui puise sa force de son apparente simplicité. Quant à Hubert, il fait toujours preuve d’un grand sens de la couleur, un art qu’il maîtrise avec aisance. Du très beau travail.

L’île aux cent mille morts est donc un récit riche qui devrait combler les amateurs de Fabien Vehlmann comme de Jason. Un album vivement conseillé.

Par melville, le 6 février 2011

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