L'impossible machine

Quelque part au nord de la Beauce, une fourgonnette se fraye un chemin vers une ferme située non loin d’un complexe industriel désaffecté. Arrivée sur place une jeune femme, appelée Line, descend du véhicule, accueillie par son amie qui la reçoit. Line est fatiguée et visiblement très marquée par le travail qu’elle vient de perdre, elle a besoin de repos, mais son amie s’inquiète ! Line finit par lui raconter ce qui lui est arrivé, un nouveau travail, une paie très intéressante, mais très vite le véritable but de ce poste, les voyages dans le temps… Line raconte alors les premières expériences et tout le reste devant son amie extrêmement sceptique !

Par fredgri, le 17 juillet 2014

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Notre avis sur L’impossible machine

Premier album de Jean-Yves Dardel qui nous propose une revisite originale d’un des plus célèbres thèmes de la SF : "le voyage dans le temps".
Néanmoins, très vite l’auteur focalise bien plus son récit sur la matière même de l’histoire de Line, bien plus que sur le voyage lui même. Ici il est surtout question de doute, de manipulation, d’interrogation, de scepticisme…

Dardel mélange donc au récit de la jeune femme des flashbacks qui alimentent les questions, semant eux aussi des fausses pistes sur lesquelles viennent appuyer les multiples remarques de cette amie qui sert de contre poids incrédule.
Ainsi, en même temps que le récit se déroule devant nous on en vient par moment à douter nous aussi, à y croire (je veux dire comme on peut croire à la cohérence d’une fiction) car tout est savamment dosé, l’auteur ne part pas dans des délires sensationnalistes, il garde un propos très terre à terre, presque scientifique et donc presque vérifiable. Peut-être force-t il trop le côté "je ne crois à rien" de cette amie qui finit presque par en devenir énervante à force de tout remettre en question, de traiter Line d’idiote trop facilement manipulable etc. Du coup on aurait envie d’y croire avant tout parce que le contre jeu n’est pas très convainquant ! Même s’il faut toujours se méfier des trop grosses évidences, c’est vrai !
Toutefois, le scénario peine à vraiment trouver son souffle, il se répète dans un jeu de "c’est faux", "C’est vrai" qui en devient laborieux ! Même la fin nous laisse dubitatif…

Il règne un charme certain, malgré tout, sur cet album, les deux héroïnes sont belles, fraîches. Elles évoluent tranquillement dans les couloirs sombres et déserts de cette usine. Dardel force un peu trop les texturages dans ses planches, à tel point qu’il se dégage une certaine froideur de l’ensemble. Effet renforcé par le côté extrêmement glacial de ces architectures techniquement parfaites, mais sans vie.

On peut toujours reprocher une tendance à fausser le jeux des plans (certains premiers plans moins détaillés que les seconds, ou encore des personnages aux traits fins copiés collés sur des fonds aux traits plus épais…), toutefois c’est aussi une lecture qui se déroule toute seule, sans soucis. Ça ne restera pas un souvenir inoubliable, mais qu’importe… !

Par FredGri, le 17 juillet 2014

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