L'Introuvable

En pleine nuit, Max est réveillé par un appel téléphonique de Lucia Ruiz. Cette dernière vient d’être alertée par les services de police que la vitrine de sa librairie venait d’être brisée. Le plus étonnant c’est qu’apparemment rien n’a été dérobé dans la devanture qui était consacrée aux illustrateurs d’avant guerre.

Par olivier, le 25 juin 2010

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Notre avis sur L’Introuvable

Amoureux des livres, collectionneurs, Alep et Deloupy nous entraînent sur la piste d’un mystérieux ouvrage dont le contenu pourrait dissimuler, sous le couvert d’un petit conte pour enfants, une révélation, sur de troubles et peu glorieux agissements pendant la dernière guerre.

Décidément les livres recèlent plus de secrets que l’on ne pourrait le deviner à leur simple lecture, et les détectives amateurs à la recherche de leur manuscrit vont découvrir que les souvenirs peuvent survivre aux hommes.

Spécialisés dans les albums de bandes dessinées rares et donc précieux pour les collectionneurs, nos libraires vont d’abord essayer de retrouver la trace de cet album qui a leur grand étonnement n’est répertorié nulle part. De plus en plus intrigués, ils vont rechercher l’histoire de ce livre, et leur entêtement professionnel finira par être payant.

Un album où l’intrigue policière est une nouvelle fois construite autour non pas d’un personnage mais d’un objet, un petit album, presque artisanal qui déclenche de par sa seule existence des événements à caractère dramatiques.

Le rythme du scénario est soutenu, l’enquête avance rapidement, de déductions en terribles révélations, le dénouement révélera bien des surprises.
Avec un méchant bien détestable, et deux jeunes gens décidés à aller jusqu’au bout de leurs investigations et, au delà, à voir les révélations de l’album se concrétiser par un jugement, l’intrigue est bien menée. L’écriture des deux compères est claire, directe et les dialogues suffisent à faire avancer l’action sans ajout de voix off, ce qui apporte une grande souplesse de lecture. Il s’appuie bien évidement sur le dessin de Deloupy, toujours aussi vif et agréable. Ses personnages au physique bien tranché évoluent dans une ville dont les décors restent simples et aérés.
Une réalisation en ligne claire avec des aplats de couleurs qui profitent du format à l’italienne de cet album.

La référence de l’œuvre qui survit à son auteur est claire, mais au delà de cela, la pérennité des mots et des images imprimés, l’histoire qu’ils narrent prend une dimension tangible, témoignage d’un passé ou reflet d’une époque.
A l’heure ou l’on parle de plus en plus de dématérialisation de l’objet livre, le seul fait de pouvoir être touché, d’avoir une existence réelle rend beaucoup plus concret et parfois plus dangereux le message qu’il contient.
Est-ce qu’en brûlant les livres, simples et derniers exemplaires ou vastes autodafés, on annihile aussi la pensée et les traces que leur auteur a voulu laisser?

Par Olivier, le 25 juin 2010

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