L'invention du vide

En cette fin juillet 1881, l’alpiniste britannique Alfred Frederick Mummery retrouve, à Chamonix, ses guides inséparables, Alexander Burgener et Benedikt Venetz.

Après une première ascension, Mummery observe le fameux Grépon, symbole de l’inaccessible dans la course aux exploits que se livrent actuellement les alpinistes. Il lui semble, à travers sa longue vue, apercevoir une solution pour conquérir cette vertigineuse citadelle. Le 1er août, l’escalade commence.

Par legoffe, le 3 juin 2012

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Notre avis sur L’invention du vide

Très bonne initiative que celle de Nicolas Debon, qui, après nous avoir conté les exploits du Tour de France 1910 (Le Tour des Géants, chez le même éditeur), revient sur d’autres prouesses sportives, dans l’alpinisme cette fois.

Nous partons ainsi encordés avec Mummery, un pionnier de la montagne, né à Douvres en 1855 et disparut tragiquement dans les cimes qu’il affectionnait tant, à seulement 40 ans.

L’auteur de BD s’est inspiré des écrits de cet homme pour conter ses prouesses, mais aussi celles de ses deux compagnons, Burgener et Venetz. Le point de vue est d’ailleurs intéressant car le livre met beaucoup en avant les guides, dont le rôle aura été déterminant dans la conquête de l’aiguille du Grépon (massif du mont Blanc). De manière générale, l’aspect humain est largement développé dans ces pages, évitant au lecteur un récit d’ascension uniquement technique.

Nous prenons ainsi plaisir à partager les heures courageuses de ces trois alpinistes, chaleureux et vraiment charismatiques. Mais Debon s’applique aussi à nous faire apprécier leur talent de grimpeurs. Certains passages sont largement développés et détaillés. On se surprend alors à trembler en suivant ces hommes à l’équipement rudimentaire et qui, pourtant, affrontèrent des cimes parfaitement verticales. Le moindre faux pas et la mort est assurée. Debon parvient, qui plus est, à créer des angles de vue qui donnent vraiment le vertige. Il magnifie le courage de ces conquérants de l’inutile. J’aime beaucoup, d’ailleurs, le titre qu’il a donné à son livre. L’invention du vide résume bien cette époque où des hommes partaient défier des hauteurs vertigineuses comme jamais.

Outre ces hommes, nous croisons quelques grandes figures de l’histoire de l’alpinisme. Les amoureux de montagne apprécieront vraiment cette bande dessinée, d’autant que le travail graphique est, lui aussi, de très belle qualité. Les traits épais sont étonnants. Ils nous envoûtent, comme si tout était imprégné par la grandeur des cimes.

Bravo à Debon pour nous avoir fait partager cette incroyable aventure humaine, qui inspire un immense respect pour ces pionniers de l’alpinisme.

Par Legoffe, le 3 juin 2012

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