L'or d'El Ouafi

Jeux Olympiques d’Amsterdam – 1928. A la surprise générale, le Français Boughéra El Ouafi remporte la médaille d’or sur le marathon ! Lorsqu’en 1956 Alain Mimoun en fait de même à Melbourne, la « Gazelle du Sahara » est pourtant tombée dans l’oubli…

Par v-degache, le 12 avril 2023

Notre avis sur L’or d’El Ouafi

1956, JO de Melbourne. Alain Mimoun est champion olympique du marathon ! Accueilli en héros, il est reçu par le Président de la République René Coty. Dans la masse des invités, un homme fatigué, oublié de tous, est honoré par Mimoun : Boughéra El Ouafi, champion olympique du marathon en 1928, à Amsterdam.

Christophe Girard (Le linceul du vieux monde, L’Affaire Zola) au dessin, Paul Carcenac et Pierre-Roland Saint-Dizier au scénario ravivent la mémoire et reviennent sur l’itinéraire du champion, comblant certains vides biographiques, et nous proposent avec L’or d’El Ouafi le récit incroyable d’un homme à la trajectoire hors-du-commun.
Quittant son Algérie natale en 1918 pour combattre en métropole dans le 25ème Régiment des Tirailleurs algériens, El Ouafi va vite se faire remarquer pour son potentiel en fond. Alternant entre les entrainements et son travail aux usines Renault de Boulogne-Billancourt, il finit 7ème au marathon des JO de 1924. Suivra le triomphe, l’or quatre ans plus tard, puis un parcours de vie incroyable et rocambolesque, qui le fera passer des lumières et du triomphe au pays de l’Oncle Sam, à l’oubli dans un miteux appartement parisien.

Le récit est rythmé et passionnant, les choix scénaristiques pertinents permettent de ne pas alourdir l’histoire, en ne cherchant pas l’exhaustivité ou à soulever les zones d’ombre, à commencer par celle de sa mort par balles, pesant sur le parcours d’El Ouafi. La BD fait œuvre d’histoire, sans pour autant prétendre se substituer au travail de l’historien.
Quant au dessin de Christophe Girard, son style semi-réaliste fait merveille pour relater cette France d’après-guerre, qu’elle soit rurale ou celle des usines de Boulogne-Billancourt ! Quant à représenter le sport, il l’a déjà fait avec talent dans Raymond et Mon Tour 64, et il s’en sort encore une fois très bien avec l’athlétisme !
Outre le parcours sportif, l’ouvrage est aussi une radiographie de notre Nation durant l’entre-deux-guerres, des questionnements quant à l’attitude à avoir vis-à-vis d’un homme issu de ses colonies.

Passionnés de sport ou amateurs d’Histoire et de destins incroyables, précipitez-vous sur L’or d’El Ouafi !

Par V. DEGACHE, le 12 avril 2023

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