L'orme du Caucase

« L’Orme du Caucase » est un recueil de 8 nouvelles dont voici, pour chacune, un petit résumé, une petite accroche :

L’Orme du Caucase : 

Cette nouvelle a trait à la difficulté de la prise d’une décision. Faut-il ou non couper l’énorme arbre qui est resté dans ce jardin où curieusement toutes les autres plantations ont disparu entre la promesse de vente et l’intégration de la maison par les nouveaux propriétaires ?

Le cheval de bois :

Pourquoi cette fillette est-elle donc si anxieuse alors qu’elle a la possibilité d’essayer tous les manèges du parc d’attraction où ses grand-parents l’ont conduite ?

La petite fille à la poupée :

Cette nouvelle raconte les non-retrouvailles entre une jeune femme et son père qui ne se sont pas revus depuis 23 ans.

La vie de mon frère : 

Un homme qui a traditionnellement mis ses pas professionnels dans ceux de son père reçoit la visite de l’un de ses frères, retraité. Ce dernier ne comprend pas pourquoi son frère vit seul, à l’hôtel, et vient lui proposer de partager sa maison.

Les environs du musée :

L’un des murs de ce petit musée a une particularité : en fonction de la luminosité, du soleil, on voit apparaître sur son crépi des ombres qui dessinent un visage auquel chacun prête une expression en fonction de son état d’esprit…

Le parapluie :

Quand une petite fille et son plus jeune frère sont séparés suite au divorce de leurs parents, et malgré les appréhensions de se retrouver après s’être quittés en mauvais termes, de toutes petites attentions peuvent parfois créer un pont temporel qui relie deux périodes lointaines et effacent tout ce qui a pu se passer entre.

Dans la forêt :

…ou la difficile responsabilité morale, pour un grand frère un peu jaloux de son cadet, de garder le secret sur des « mensonges » qui fondent l’assurance du petit frère…

Son pays natal :

Noémie, jeune femme française, tombe amoureuse d’un Japonais et part avec lui vivre au pays du soleil levant. Une crise cardiaque emportera le jeune marié mais Noémie continuera de construire l’amour qu’elle éprouvait pour feu son époux et restera au Japon. Cette démarche lui fera rencontrer une femme qui, pourtant, était déjà dans sa vie…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur L’orme du Caucase

Ryuichiro Utsumi nous livre là de bien belles nouvelles que Jirô Taniguchi a su transcrire avec maestria.

224 pages pour 8 nouvelles, ça ne laisse pas forcément beaucoup de surface pour chaque histoire. Et pourtant, c’est bien là qu’il faut reconnaître que le scénariste a su concevoir un découpage idéal et que le dessinateur maîtrise vraiment son art.

En effet, chacune des saynètes (elles sont toutes indépendantes) pourrait presque paraître trop courte, car trop vite amenée par la narration ou car présentant une chute nous bluffant – on aimerait à chaque fois savoir ce qui se dit à la case juste après, celle qui n’existe pas !

C’est là qu’est le miracle, le 20 sur 20 de cet exercice : pour chaque nouvelle, en un minimum de pages, Taniguchi nous hisse sur la pente de l’émotion. D’une situation donnée, il fait naître cette émotion et la fait évoluer au fur et à mesure des pages. Il réussit à nous en emplir – objectif atteint – et nous lâche la main : il nous guide puis nous laisse à la réflexion que chaque histoire ne manque pas de réveiller en nous.

Il est vrai que chaque sujet se prête bien au jeu, les thèmes abordés étant la sagesse, le divorce, les peurs d’enfant, les relations familiales, le respect de l’autre, la naissance de l’amour, les responsabilités des uns par rapport aux autres, etc…

Utsumi et Taniguchi ouvrent l’œil sur les gens et nous restituent non seulement ce qu’ils peuvent avoir vu, mais aussi ce que leurs cœurs ont su comprendre. Beaucoup de douceur dans un monde de brutes : ce chef d’œuvre devrait être remboursé par la Sécurité Sociale !!!
 

Par Sylvestre, le 28 septembre 2005

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