la 27e lettre
Berlin des années 30. Fred Capitole est un gamin qui erre dans les rues. Il est recueilli par des prostituées dans une maison close.
Là, à l’abri de l’extérieur, il va grandir, être éduqué, et devenir amoureux.
Pendant ce temps, à l’extérieur, Hitler et les nazis prennent le pouvoir…
Par Valérie, le 1 janvier 2001
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Collection s :
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Sortie :
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ISBN :
2800133023
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Notre avis sur la 27e lettre
La 27ème lettre, est une œuvre à la fois simple, belle et forte. Cette BD se déroule aux heures sombres de la 2ème guerre mondiale.
L’histoire débute gentiment par l’adoption, par des prostitués, d’un orphelin malicieux, têtu et tendre. On sent au travers du dessin, un grand amour pour les femmes, tant les femmes dégagent de sensualité dans cet album.
De situations cocasses en apprentissage de la vie, Fred évolue hardiment dans ce monde haut en couleur.
Mais la 27ème lettre n’est pas uniquement l’attendrissant et drôle parcours initiatique d’un gamin/gavroche. Il s’agit aussi du dérapage de l’histoire, d’une autre réalité qui frappe de plein fouet : le régime nazi. Face à cette réalité, la vie bascule en même temps que les repères : une nouvelle lettre est apparue : la croix gammée et celle-ci rend la lecture du monde chaotique, violente et terrifiante.
Pour montrer cette transformation, le procédé employé est le contraste. Le trait de Will, dessinateur connu pour Tif et Tondu, désoriente dans cette histoire réaliste et dure. La maison close, lieu de désordre, de débauche, de gaieté et de vie se heurte à l’ordre, aux meurtres, au désespoir véhiculés par le 3ème Reich.
Fred, enfant rêveur et amoureux, est le spectateur innocent de cette période.
L’histoire est très bien menée, et les personnages attachants. Le procédé de voix off (c’est Anna, une prostituée, qui raconte) rend la narration vivante, touchante et renforce ce côté décalé, contrasté.
Une très belle oeuvre qui ne sombre jamais ni dans la facilité, ni dans la pitié ou le misérabilisme : ce qui n’était pas simple pour parler de la deuxième guerre mondiale.
Et une dernière planche qui empêche l’oubli…l’oubli des histoires…
Par Valérie, le 18 juin 2003