La belle mort

 
La Terre a connu une catastrophe d’ampleur inimaginable, et il semble qu’ils soient les seuls survivants… Wayne, Soham et Jérémiah parcourent chaque jour les ruines de la ville où ils se trouvent à la recherche de nourriture, se décourageant de plus en plus face au destin en cul-de-sac qui les attend, résignés aussi devant la prolifération des insectes en passe de devenir les nouveaux maîtres du monde…
 

Par sylvestre, le 1 juin 2011

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Notre avis sur La belle mort

 
Pour son premier album, Mathieu Bablet nous parachute, témoins invisibles, dans une ville devenant à nos yeux le symbole de ce qu’a dû devenir la Terre pour son récit : ravagée et dépeuplée par ce qui ressemble à la fin du monde… Un seul survivant nous apparaît alors, dont la chance nous semble équivaloir plutôt au malheur : est-ce réellement enviable de se retrouver seul au monde et promis à une mort solitaire ?

Heureusement (!!?) pour lui, il n’est en réalité pas seul. Son chemin va croiser celui de trois autres hommes qui vont d’ailleurs lui voler son statut de héros, et que l’on va suivre, d’espoirs en déconvenues… Pas sûr que Wayne, Soham et Jérémiah soient représentatifs de ce que seraient trois survivants dans pareil cas. Mais… qui peut le dire ? Avec eux, l’auteur visite en tout cas quelques comportements d’hommes redevenus insignifiants devant ce qui leur arrive, ou animaux, selon la situation. Il fait aussi référence dans leurs dialogues à un film apocalyptique et nous conduit vers la fin de cette chronique dramatique en épaississant un nouveau mystère qui naît à la fin du chapitre 2 dès la rencontre avec une séduisante et ô combien insoupçonnable ambassadrice du nouveau maître du monde désigné : l’insecte…

Dans ce contexte nous faisant pourquoi pas penser aux Fourmis de Werber, voire aux cafards de Creepshow, les héros sont aussi nos guides dans un univers graphique qui force l’admiration tant on y mesure l’énorme travail réalisé, ne serait-ce que par les innombrables représentations des omniprésents paysages urbains qui font le décor de l’aventure. Myriades de détails, sujets architecturaux divers, angles de vues différents voire "acrobatiques", et endurance dans cet exercice complexe… Car le travail de Mathieu Bablet n’est pas forcément un travail extraordinaire qui propose quelque chose de nouveau visuellement, mais il l’est par sa minutie et par cette victoire d’avoir pu sans fléchir aller au bout de cette réalisation de cent cinquante planches !

Dans la collection Label 619 des éditions Ankama, La belle mort est donc une bande dessinée généreuse et remarquable dont les labyrinthiques décors sauront vous appeler, vous digérer, vous laissant juste le temps de voir se profiler une mort d’un genre nouveau.

A découvrir !
 

Par Sylvestre, le 8 juin 2011

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