La Bête du Gévaudan

Le 30 juin 1764 marque le début de la tragédie qui marqua à jamais le Gévaudan et le Vivarais. La petite Jeanne Boulet est dévorée par un loup près de Saint Etienne de Lugdarès. Quelques semaines plus tard, les attaques se multiplient. La Bête va ainsi frapper le pays jusqu’en 1767, faisant plus d’une centaine de victimes.

Par legoffe, le 10 janvier 2017

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Notre avis sur La Bête du Gévaudan

De nombreux ouvrages ont été consacrés à la Bête du Gévaudan, dont plusieurs bandes dessinées. Mais celle-ci à la particularité d’avoir été réalisée par un grand personnage de la BD, j’ai nommé Jean-Louis Pesch, l’homme de la série « Sylvain et Sylvette » !

Alors, bien sûr, il y a toujours des animaux et la campagne dans ce nouvel album. Mais, vous l’imaginez, l’ambiance n’a rien de sympathique et on est loin du loup maladroit de la célèbre série jeunesse. On reconnait bien, en revanche, le coup de crayon du maître et son style graphique. Il livre des décors particulièrement réussis, que les scènes aient lieu en été comme en hiver.

L’auteur s’est attaché à aborder les faits dans l’ordre chronologique et de les livrer dans un seul et unique album. Un pari osé car l’histoire est longue et il est difficile de concentrer quatre années de drames en une BD, bien qu’elle fasse ici 88 pages, soit le double d’un album classique.

Pourtant, à mon grand étonnement, cela fonctionne assez bien du point de vue du découpage des planches. Il n’y a pas de sentiment de surcharge, l’organisation des images est bien maîtrisée, ce qui ne nous surprendra pas. L’auteur, qui a l’habitude de s’adresser à un jeune public, a aussi évité les détails choquants ou le sang pour ne pas heurter son lectorat.

En revanche, ce condensé donne une lecture chargée, qui se cantonne surtout aux faits et ne laisse guère la place à l’analyse que peuvent faire les contemporains de la tuerie, ni à une immersion dans le quotidien de ces paysans et des seigneurs du pays. Or, l’affaire de la Bête est d’abord passionnante du fait du contexte historique. Nous sommes, finalement, tous proches de la Révolution. L’histoire aurait méritée ici un plus gros travail de fond qui éclaire le lecteur au regard des aspects politiques, sociaux, économiques et religieux de l’époque.

Le livre a donc le mérite de fournir les faits, mais il en résultera une approche finalement incomplète de l’histoire de la Bête, sans compter le sentiment d’une lecture un peu répétitive.

Par Legoffe, le 10 janvier 2017

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