La bicyclette

 
L’armée impériale japonaise a bombardé Singapour en 1942 avant d’y envoyer des tanks, mais c’est à bicyclette qu’y est entrée la plupart des soldats qui devaient prendre possession de la ville ! Ah Cheng était un gamin, à l’époque, et, fasciné par l’arrivée de ces hommes en uniforme chevauchant leurs vélos, il a proposé à l’un d’eux de devenir son guide en ville, et le gardien de son vélo.

Le soldat Toshiro a accepté de lui faire confiance. Entre eux, une sorte d’amitié a vu le jour ; à la vie, à la mort…
 

Par sylvestre, le 11 septembre 2017

Publicité

Notre avis sur La bicyclette

 
Mille histoires anecdotiques sont toujours vécues dans les pays en guerre. De certaines, on ne saura jamais rien parce qu’elles n’ont jamas été racontées, relayées ou écrites. D’autres par contre ne tombent pas dans l’oubli : elles sont transmises dans les familles d’où elles ne filtrent pas ou, pour certaines, réussissent à être portées à la connaissance du grand public. Parfois elles sont synonymes de traumatismes, parfois heureusement elles ont laissé de beaux souvenirs. On parle d’histoires anecdotiques car elles n’ont en rien pesé sur les conflits durant lesquels elles se sont déroulées, il faut cependant garder à l’esprit qu’elles peuvent être d’une importance capitale pour ceux qui les ont vécues.

C’est le cas de l’histoire de Ah Cheng Lim, un Singapourien qui n’était encore qu’un gamin lorsque les Japonais ont envahi son pays en 1942. Il était tombé en admiration devant un de ces "envahisseurs" qui maîtrisait son vélo comme pas deux et, orphelin de parents qu’il était, avait tout fait pour devenir son "poisson pilote" et apprendre de lui à devenir lui aussi un as de la bicyclette !

L’amitié qui a existé entre l’enfant et le soldat aurait pu ne jamais être connue car Ah Cheng Lim, ayant en quelques sortes collaboré avec l’ennemi, aurait pu être traité comme un traître et connaître un destin tragique. Mais le temps a fait son oeuvre, il a refermé des cicatrices, et quand le passé a ressurgi au visage du désormais octogénaire (à la date de la première parution de cette BD en 2014), c’est une saine émotion qui a pris le dessus et non pas des rancoeurs…

Cheah Sinann est dessinateur de presse Singapourien. Pour cette BD qui est son premier roman graphique, il a adopté un style différent de celui qu’il a l’habitude d’employer : un "noir, gris et blanc" qui remplit ses cases et qui offre ainsi des planches denses servant une histoire forte et étonnante grâce à ses deux personnages principaux formant un inattendu et touchant binôme, grâce à un contexte original et grâce à une réelle charge émotionnelle et tragique.

Une bien belle découverte à faire !
 

Par Sylvestre, le 11 septembre 2017

Publicité