La Callas et Pasolini, un amour impossible

Pier Paolo Pasolini se prépare à tourner son film Médée avec la grande cantatrice La Callas. Tous deux sont en train de se séparer de leur compagnon, tous deux ont besoin de se retrouver et dans ce qu’il se dégage de chacun d’eux, cette fragilité, cette passion, ils s’éprennent de cette image de l’autre, sans pour autant se faire d’illusion. Ils se promènent, discutent, le film se tourne et commence alors la tournée pour la promotion. Ils arrivent un jour à Rio de Janeiro, ensemble, peut-être pour la dernière fois…

Par fredgri, le 6 novembre 2023

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Notre avis sur La Callas et Pasolini, un amour impossible

Tout d’abord, pour aborder cet album, il n’est pas nécessaire de connaître sur le bout des doigts la carrière de La Callas et de Pasolini, le texte introductif d’Emanuele Trevi est déjà très bien en soi pour replacer le contexte de l’histoire que nous pouvons lire dans ces pages. Il explique ou en sont les deux stars dans leur parcours, dans leur vie et ce qui les rassemble déjà au moment ou démarre le récit.
Cependant, il faut au moins comprendre qu’il s’agit de deux célébrités très convoitées, qui font aussi les choux gras de la presse people, La Callas avec ses frasques et ses amours, Pasolini avec ses polémiques et son homosexualité affichée et complètement assumée.
De ce point de vue, le scénario de Dufaux reste assez sobre, il n’est pas là pour forcer les traits de caractère, ni tomber dans le voyeurisme déplacé, tout est dans la mesure, la justesse. Ils apparaissent tous deux dans leur simplicité et cette envie de s’éloigner de cette image, de ces spotlight qui les dérangent, progressivement.

Ils sont certes des stars internationales, ils n’en demeurent pas moins des êtres humains qui peuvent apprécier une balade dans une rue, solitaire, ou le plaisir d’un match de foot à l’autre bout du monde.

Il n’y a donc pas vraiment de grande intrigue, juste la rencontre, les sentiments qui entourent un couple qui, l’espace d’un instant, vit une passion presque platonique, mais pleine de tendresse, de regards évocateurs, de belles et flamboyantes déclarations.
En contre partie, peut-être que ce manque de récit, à proprement parler, installe une nonchalance qui peut déstabiliser ceux qui auraient préféré un scénario plus captivant, mais de mon côté je dois bien avouer que j’ai assez apprécié ce rythme digressif, qui prend son temps, qui ne s’accroche pas forcément aux faits, mais plutôt aux impressions, comme un entre deux savoureux.

Toutefois, la très grande surprise c’est Sara Briotti dont c’est le premier album. Son trait est déjà extrêmement maîtrisé et très précis. Avec un vrai sens du détail, des expressions. On sent qu’elle s’est beaucoup documentée, qu’elle a passé du temps sur chaque planche. C’est fascinant de justesse, de naturel !
Un magnifique travail.

Passé peut-être un peu trop inaperçu, je vous conseille néanmoins ce sympathique album qui nous permet de redécouvrir deux personnalités incroyables.

Par FredGri, le 6 novembre 2023

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