La carte du ciel

 
La passion de Jules pour les OVNI le démarquait des autres lycéens et Claire en pinçait pour lui. Avec leur pote Wouki, tous trois aimaient contempler les étoiles et rêver à voix haute des extra-terrestres qui, forcément, devaient exister.

Une nuit, c’est arrivé. Enfin, disons que le lendemain, tout le monde parlait d’OVNI qui auraient été vus au-dessus de leur petit bled… Ce n’est pas leur prof de philo qui aurait validé cette thèse : quand ils lui ont demandé si lui y croyait, il leur a répondu qu’il ne croyait en rien !

Quel vieux con ! Heureusement, il a été remplacé… Par une bombasse qui a vite fait d’intéresser à la philo même les plus j’m’en-foutistes des élèves ! Le problème pour Claire, c’est que Jules a semblé succomber au chant de cette sirène. Et que cette prof, elle le sentait, c’était une "toxique" dans le jeu de laquelle il fallait à tout prix éviter d’entrer…
 

Par sylvestre, le 18 septembre 2017

Notre avis sur La carte du ciel

 
S’il n’y avait que la question des OVNI, chacun choisirait son camp. Les poètes VS les cartésiens ! Or, dans cette histoire, d’autres interrogations planent et viennent épaissir le mystère. Ce sont des considérations plus terre à terre que les OVNI, certes… N’empêche que… Il y a par exemple la déclaration d’amour que Claire aimerait faire à Jules. A leur âge, ce sont des choses tout à fait normales, mais dans les têtes et les coeurs, ce n’est pas si simple. Enfin il y a aussi cette nouvelle prof de philo… Elle est jeune et belle, elle hypnotise les mecs et rend les filles jalouses. Claire voit donc en elle une concurrente, c’est légitime. Mais va-t-elle trop loin quand elle distingue aussi en elle une dangereuse sorcière ?

La carte du ciel, c’est une aventure d’un Club des Cinq où ils ne seraient que trois. Trois lycéens qui attendent qu’enfin il se passe quelque chose d’un peu d’extraordinaire dans leur petit village et qui, pour cela, ont jeté leur dévolu sur les OVNI. Trois lycéens qui, en outre, vont brutalement être confrontés à un problème autrement plus sérieux puisqu’il se pose dans leur quotidien, à leur niveau, sur le plancher des vaches ! Beaucoup de changements à la fois pour nos aspirant-bâcheliers… De quoi chambouler bien des certitudes.

Les ambiances dans cette BD sont très appropriées, elles baignent l’action dans des couleurs plutôt nocturnes et "clair de lune", réduisant presque le champ de vision du lecteur et l’invitant à se concentrer sur les personnages et (plus près, plus près, n’ayez pas peur) sur ce qui se passe en eux. Lubies, sentiments, jalousie, amitié, déceptions, prises de bec avec l’autorité parentale ou avec les enseignants… Il s’en passe, des choses, dans les têtes de ces jeunes qui sont entre l’enfance et l’âge adulte, qui sont rêveurs en leur genre mais qui savent qu’ils ont le bac à passer à la fin de l’année.

Dans ce récit, on passe d’un fait extraordinaire à un autre plus terre-à-terre mais plus effrayant et le lien, c’est nos trois héros qui se retrouvent dans l’épicentre de ces chamboulements qui touchent leur village et, par extension, leurs vies et leurs projets. Il y a de l’électricité dans l’air à Vallièvre et, comme en présence d’aimants, des pôles s’attirent et se rejettent, donnant sa dynamique au récit : abstrait/concret, excitation/déception, ado/adulte, tentation/raison, amitié/éloignement, vie/mort, ombres et lumière…

C’est à un voyage en fin d’adolescence que le scénariste Arnaud Le Gouëffelec et le dessinateur Laurent Richard nous invitent. A un terrible fait divers, aussi. A la lecture d’une histoire bien conçue et traitée avec beaucoup de proximité et d’humanité.
 

Par Sylvestre, le 18 septembre 2017

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