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LA CHANDELLE DU BON ROI HENRI

En l’an de grâce 1594, Henri IV vient d’être couronné roi de France. Alors qu’il se trouve à Paris, celui-ci est victime de problèmes intimes. Son médecin personnel est aussitôt mandé pour trouver remède, ce qu’il obtient officieusement en sollicitant l’aide de la rebouteuse renommée Bertille. Pendant ce temps, la jeune Mathilde, du haut de ses dix-huit ans, a quitté sa province natale pour trouver l’amour au sein de la Capitale. Elle rend visite à Bertille, sa tante, qui lui prédit sa rencontre prochaine avec l’élu de son cœur. Tandis qu’elle arpente les rues, elle tombe sur Thibault, saltimbanque, qui, en compagnie de son ami Alaric, organise des petits spectacles de manipulation mentale. Les problèmes récurrents du roi vont bientôt, par l’intermédiaire du médecin royal, le mettre à contribution. Est-ce que Thibault sera à même d’améliorer la santé d’Henri IV et sous ce couvert, gagner le cœur de Mathilde ?

Par phibes, le 2 février 2025

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Notre avis sur LA CHANDELLE DU BON ROI HENRI

Après avoir mis en exergue l’un des nombreux maux dont souffrait le roi Louis XIV avec son opus Le royal fondement, Philippe Charlot continue sur cette thématique médicale certes légère mais authentique pour s’accaparer cette fois-ci des problèmes urinaires d’un de ses prédécesseurs, le roi Henri IV.

Toujours sur la base d’une vérité historico-scientifique, le récit proposé se veut une bien sympathique réussite surtout grâce à la tournure des évènements contés. A cet égard, Philippe Charlot mélange agréablement la fiction et la réalité pour nous offrir une évocation digne d’une comédie volontairement divertissante sur fonds d’amourette. Le scénariste nous présente le Vert Galant dans ses frasques, partagé entre ses dissensions avec la religion catholique (il a été élevé dans la religion protestante et a dû renier celle-ci), ses chaudes courtisanes et le jeu de paumes, le tout grevé par ses maladies vénériennes qui l’empêche d’uriner. Dans ce cadre authentique, nous avons un médecin sous pression usant de matériel surprenant et réel et un jeune saltimbanque, Thibault, véritable cœur d’artichaut, qui va jouer sur la souffrance royale.

Usant d’un découpage adroit, l’auteur développe son histoire en faisant avancer ses pions d’une manière ordonnée, de façon à présenter tout d’abord ses personnages (Henri IV, Mathilde, Thibault…) et à les préparer à intervenir dans le récit. Ensuite, il organise subtilement la rencontre de ces derniers pour canaliser l’intrigue. Il ne fait aucun doute que cette évocation historico-fictive se veut des plus cocasses par le fait qu’elle touche à des fondements intimes et qu’elle a l’avantage d’être traitée d’une manière simple et humoristique, purement délassante.

Graphiquement, Eric Hübsch s’en sort à merveille. L’artiste montpelliérain reste dans cet univers semi-réaliste qu’il maîtrise depuis Le chant d’Excalibur, et l’univers de Marcel Pagnol (Topaze, Cigalon…). Grâce à ce coup de crayon maîtrisé, l’animation de cette comédie historique semble couler de source. Le décorum d’époque de la Capitale et de ses intérieurs demeurent bien restitués, sillonnés par des personnages bien sympathiques, hauts en couleurs pour ce qui est du roi Henri IV.

Un one-shot rondement mené sur les vicissitudes intimes du fameux monarque aux nombreuses conversions religieuses, aux nombreuses conquêtes féminines, à la poule au pot. A la fois instructif et surtout drôle.

Par Phibes, le 02 février 2025

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