La chute de Dante

Dans cet album de la collection Porn’Pop de Glénat, Dante est un peintre meurtri par ses questionnements, par cette nécessité de sortir de ses repères confortables pour se révéler à lui même, aux autres. On saisit très vite que cette difficulté à se faire comprendre, à ne serait-ce que simplement voir combien ses proches l’aiment et le soutiennent vont progressivement conduire l’artiste à se couper du monde pour glisser dans une sorte d’absolutisme dangereux et irrévocable. Quand se profile la silhouette suave et envoutante de Judith, l’énigmatique cantatrice qui pose ses griffes sur Dante, l’histoire prend soudain des reflets démoniaques et orgiaques.

La possession, la manipulation sont des thèmes mille et une fois utilisés. Avec La Chute de Dante, ils sont appliqués au domaine de l’Art, appuyant sur le désespoir créatif qui engloutit Dante !

Le scénario ne prône donc pas l’originalité à tout prix, on devine plus ou moins vite comment tout ça va se terminer, mais en contre partie, l’histoire est très immersive, presque fascinante. Principalement parce que l’aspect graphique de cet album est de toute beauté, le prolongement parfait du scénario. Le traitement en couleur directe, les expressions, les cadrages, tout tend à transcender le propos pour nous proposer une belle expérience visuelle !

Si l’album ne révolutionne pas le genre, il propose néanmoins une intéressante variation de l’artiste maudit !
Une belle surprise !

Par FredGri, le 20 avril 2022