La chute de la Maison Usher

Un homme revient vers un ami d’enfance à la demande de celui-ci, Roderick Usher, qui habite une imposante maison située près d’un lac. Ce programme pourrait paraître idyllique si Usher n’était pas atteint d’une maladie incurable, si le lac ne voyait pas sans cesse ses eaux saumâtres masquées par les brumes permanentes, et si la maison ne donnait pas cette impression d’être une entité… vivante !

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur La chute de la Maison Usher

La littérature et le cinéma d’épouvante regorgent d’histoires dans lesquelles les maisons sont des personnages à part entière. Et principalement, c’est le cas quand il est donné à ces maisons des pouvoirs surnaturels, quand on a affaire à des maisons hantées.

La chute de la Maison Usher est avant tout une œuvre d’Edgar Allan Poe. Traduite par Baudelaire, elle a inspiré de nombreux auteurs, dans le cinéma, dans la littérature, mais aussi dans la BD (Richard Corben, Albin Michel, 1986).

Aujourd’hui, le 9ème art voit surgir une nouvelle adaptation de ce texte. Les éditions Emmanuel Proust ont bien naturellement fait paraître ce titre sous les couleurs de leur collection Atmosphères. Quand je dis « couleurs », c’est une expression, car le dessinateur, Guillaume, a choisi de nous donner sa version en noir et blanc et avec une ambiance très particulière, très « gothique ».

Le trait est torturé. Que ce soit pour représenter les personnages, les paysages ou la bâtisse, Guillaume assène nerveusement chacune des griffures qui composent ses dessins. Il est certain que le résultat n’est pas ce qu’on appelle un dessin grand-public, mais force est de constater qu’il est un support tout indiqué pour porter la nouvelle de Poe. Le style du dessin n’est pas la seule chose qu’on remarquera dans cette bande dessinée. En effet, un découpage très recherché donne son rythme à l’histoire : on a ainsi une alternance de visuels en pleine-page et de petites vignettes, de superpositions de cases et de constructions de planches qui rappelleraient presque l’architecture de maisons (forcément), mais aussi d’églises ou de sombres cryptes – pour aller plutôt dans le sens de ce qui est recherché là.

Au résultat, on a un roman graphique spécial mais de qualité. De plus, malgré les quelques erreurs de conjugaison relevées çà et là, la substantifique moelle du texte est au rendez-vous, donnant assurément à cet ouvrage un intérêt supplémentaire. Cerise sur le gâteau, l’objet-livre est beau et voit la BD suivie par le texte intégral de la nouvelle de l’auteur américain.

Par Sylvestre, le 16 mars 2007

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