La cire moderne

 
Ce jour-là, Manu a reçu une lettre lui annonçant qu’un oncle fraîchement décédé lui a légué son usine de fabrication de cierges et un énorme stock de bougies ! Il est bien emmerdé, Manu, avec tout ça ! Sa copine Sam, décidée à voir le bon côté des choses, lui fait remarquer que l’héritage comprend aussi un combi Volkswagen et que pour des jeunes comme eux, plutôt portés sur la glande et sur la fumette, cette camionnette est une aubaine : une véritable invitation à tailler la route !

Et c’est ce qu’ils vont faire, mais ce sera avec Jordan, le petit frère de Sam qui, bien qu’il est casse-couilles à mort, a gagné sa place à leurs côtés en les persuadant que la vente de ces putains de cierges pourrait leur rapporter un max.

Commence alors une tournée en porte-à-porte, d’église en église. Et la surprise, c’est que les cierges se vendent bien, très bien, même s’il est clair qu’ils ont une odeur de pieds qui puent ! Ah, ça… Autant de sous si facilement gagnés, c’est vraiment une nouveauté pour Manu, Sam et Jordan qui, d’ordinaire, sont plutôt raides comme des passe-lacets ! L’autre surprise, c’est qu’à force de fréquenter des lieux religieux, Manu va en apprécier le calme, les ambiances, et qu’il va mine de rien finir par entendre comme un appel…
 

Par sylvestre, le 12 février 2017

Notre avis sur La cire moderne

 
C’est à un road trip bien farfelu que nous convient Vincent Cuvellier et Max de Radiguès, le long d’un circuit reliant toutes ces églises et autres abbayes dans lesquelles Manu, Sam et Jordan vont essayer de refourguer ces milliers de cierges dont ils se sont retrouvés propriétaires du jour au lendemain !

Le neuvième art donne dans les chemins de la foi, en ce début d’année 2017 ! On a par exemple remarqué Un Norvégien vers Compostelle, dans la collection Shampooing des éditions Delcourt. Avec La cire moderne, c’est dans un registre fort différent qu’on suit le parcours de nos trois zozos, mais c’est un parcours qui lui aussi a, de près ou de loin, à voir avec la religion.

Cette bande dessinée La cire moderne est assez rock’n’roll ; elle base sa dynamique sur plein d’oppositions. On notera par exemple peut-être qu’il y a parmi les héros Manu, mec aux cheveux longs blonds, et Sam, fille aux cheveux courts noirs. On relèvera peut-être le côté désuet et antinomique du titre (et du nom de la société dont Manu devient proprio) "La cire moderne". Mais on ne pourra pas passer à côté de ces assaults l’un contre l’autre du sérieux et de l’humour, du cul et de la "res religiosa", du mercantilisme et de la foi…

Ces chauds-et-froids assurent le rythme, exagèrent les côtés absurdes du récit mais mettent en valeur aussi les interrogations qu’a Manu au fur et à mesure de sa tournée commerciale par des parenthèses de calme se faisant de plus en plus fréquentes au milieu du brouhaha qu’oofre le reste : les situations et les gens.

C’est aux côtés de titres de grands auteurs que vient se blottir La cire moderne, dans la collection Écritures des éditions Casterman. Une "bénédiction" (!) pour Cuvellier et de Radiguès, pourrait-on dire, si on voulait y voir un quelconque signe divin !
 

Par Sylvestre, le 12 février 2017

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