La clé bleue
Jimmy est photographe et ces derniers temps, il s’est démené pour prétendre à des missions de reportages comme il en aimerait plus souvent : couvrir des concerts. Car Jimmy aime la musique, et accéder aux coulisses, approcher les stars, est comme un rêve qu’il poursuit depuis longtemps.
C’est pourquoi lorsqu’il apprend qu’il est envoyé en reportage auprès du célèbre jazz-man Whitaker, Jimmy est comblé. Whitaker, après son concert, invite chez lui les quelques représentants de la presse qui étaient invités à assister à sa représentation. Ces derniers découvrent alors l’autre facette de l’artiste : Whitaker est aussi peintre, et il a réalisé chez lui une immense toile – sa vision du jazz – à laquelle il attribue une valeur sentimentale mystérieuse.
Le lendemain, Whitaker est retrouvé assassiné. Il apparaît vite que le mobile du crime est en relation avec la fameuse peinture ; voire avec ce qu’on appelle dans le milieu la note bleue : la note parfaite…
Par sylvestre, le 1 janvier 2001
Notre avis sur La clé bleue
Titre de plus au catalogue de la collection KSTR, La clé bleue est un premier album pour son scénariste, Yvon. Visiblement inspirés par l’atmosphère des concerts de jazz, c’est une véritable enquête que lui et son dessinateur Névil soumettent à leur héros Jimmy ; une enquête entre la froide réalité d’une série de meurtres et le délire de l’artiste Whitaker qui a voulu laisser une trace de ce qu’est pour lui le jazz en faisant tailler par un orfèvre une pierre précieuse qui vire au bleu lorsque du pur jazz est joué… Une pierre qui bien évidemment attire les convoitises !
Le dessin qui nous entraîne dans cette histoire a du mal à cacher une certaine jeunesse mais il convient de retenir du travail de Névil les efforts d’originalité, que ce soit dans la composition de certaines séquences, dans la taille des dessins en fonction des situations qu’ils décrivent, dans le grain de la couleur qui fait ressembler certaines vignettes à de vieilles affiches, et surtout dans la cohabitation, voire la superposition, du noir et blanc et de la couleur.
Au final, La clé bleue est pleine de bonnes intentions même si l’on sent bien que des réglages sont encore à faire pour que le talent des auteurs soit pour leurs futures œuvres ce qu’est le bleu pour la fabuleuse pierre précieuse de la BD. Tout en précisant que cette dernière (et par là même, la bande dessinée), même en restant verte, a déjà une certaine valeur non négligeable…
Par Sylvestre, le 24 novembre 2007