LA CONFRÉRIE DES TEMPÊTES, tome 1
Thoôrak

En marge des sagas telles Empires, Titans, West fantasy, le team de chez Soleil chapeauté par Jean-Luc Istin à l’origine de l’Univers d’Aquilon ouvre une nouvelle porte chez l’éditeur Oxymore pour mettre en lumière sa nouvelle série-concept dédiée à un autre monde, celui d’Arathéon et de sa fameuse Confrérie des Tempêtes.

Pas moins de deux scénaristes émérites ont décidé de se partager la barre de cette première épopée liée à deux personnages, Thoôrak et Agora. Jean-Luc Istin et Sylvain Cordurié ont donc décidé de prendre en main la destinée de leur nouvelle héroïne humaine Agora associée à un personnage d’origine orc au physique on ne peut plus impressionnant, Thoôrak.

Il ne fait aucun doute que récit qui en découle est assurément bien graissé par des coscénaristes qui en ont beaucoup sous la pédale et qui, eu égard à leur impressionnante bibliographie, maîtrisent leur sujet. Aussi, les aficionados du Monde d’Aquilon ne seront certainement pas déroutés par l’histoire d’Agora qui se nourrit (hormis le cadre ambiant) du même concept à savoir une destinée tragique narrée copieusement à la première personne dans un univers peuplé d’elfes, d’orcs, de mages et autres bestioles.

Il n’en demeure pas moins que ce premier opus reste d’un très bon niveau aventureux, mêlant piraterie, magie et antagonisme sournois avec un empire dont pour l’instant on n’en voit que l’ombre. Associée à un orc massif doté d’un cœur semi-tendre, la destinée d’Agora se veut évidemment tumultueuse, noyée dans des accents de trahison et alimentée par une soif de vengeance. L’intrigue demeurent des plus puissantes (à l’image de Thoôrak), impitoyable comme on peut les aimer et parfaitement tordue de manière à la rendre attirante.

Totalement imprégné des sagas d’Aquilon (Nains, Elfes, Mages, Terres d’Ogon…), Giovanni Lorusso illustre ce nouvel univers d’un coup de patte aguerri. Le travail qu’il met en œuvre demeure d’une qualité impressionnante, que ce soit dans sa richesse, son esthétisme, sa puissance, son obscurité, dans l’animation des personnages ô combien captivants. Magnifié par la colorisation de maître signée Olivier Héban, le dessin mis en avant frappe par son expressivité qui conforte la dureté d’Arathéon.

Un premier volet véritablement efficace d’un nouvel univers fantasy dont les embruns peuvent receler dans un contexte conflictuel certes des tragédies mais aussi des révélations. Un très bon moment d’évasion qui en appelle déjà un autre !

Par Phibes, le 14 juillet 2025