La couleur de l'air

Dans le ciel un étrange dirigeable traverse les nuages, transportant à la fois toute une cargaison d’armes nucléaires et quelques passagers qui tentent de comprendre pourquoi, progressivement leur mémoire disparait au fur et à mesure que leur voyage semble arriver à sa fin… En même temps, Anna et Bacon se réveillent dans une villa qui flotte, ils décident de suivre les évènements en spectateurs, tranquillement installés sur leur terrasse… Et tout ce petit monde croise alors la route de Julia, de Roem, de Lawrence…

Par fredgri, le 25 octobre 2014

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Notre avis sur La couleur de l’air

Dernier album de "La Trilogie du Coup de sang" de Bilal ce nouvel album sert donc de conclusion évasive d’une histoire qui continue à la fois de garder ses mystères et de présenter, néanmoins, une vraie fin ouverte. L’auteur ramène alors les protagonistes d’Animal’z et de Julia et Roem qui viennent rejoindre les nouveaux personnages dans une sorte de fuite en avant vers un destin commun.

Mais contrairement aux deux précédents albums, ici Bilal se cantonne dans un récit passif ou les divers personnages se contentent de leur position de témoin qui assistent à l’errance des uns et des autres, sans rien dire, délivrant deçi delà des grandes phrases, des énièmes références littéraires ou philosophiques… Il n’y a donc plus réellement de récit, juste le sentiment de suivre des yeux des formes qui se dirigent vers l’ultime conclusion de cette histoire… Comme si l’artiste se laissait emporter à son tour par son propre imaginaire, une écriture automatique en quelque sorte, ponctuée régulièrement d’envolées très inspirées, petites pointes créatives qui montrent que Bilal reste encore et toujours un artiste passionné et sincère !

Toutefois, l’ensemble a aussi tendance à vouloir courir trop de lièvres à la fois, au point out les personnages se fondent en une même conscience qui se répète. On ne les distingue plus vraiment les uns des autres, ils ne deviennent que les instruments d’une idée, d’un propos… L’effet est renforcé par l’inexpressivité générale qui fige tout les visages, qui les installe dans une dynamique molle, attentiste.

En contre partie, l’album dégage vraiment une sensation fascinante, de calme omniprésent. La planète réagit, se réorganise, elle reprend les choses en main et comme les "héros" de l’histoire nous ne pouvons qu’assister aux évènements, silencieux, en tentant de comprendre ce qu’il se passe.
Bilal a peut-être toujours cette tendance à l’emphase, même s’il reste assez sobre dans ses textes. On est dans une Science Fiction anticipative qui veut tirer une sonnette d’alarme, qui signale qu’un jour notre planète pourrait réagir à tout nos excès, attention. Mais il ne se lance pas non plus dans de grands discours philosophiques rébarbatifs et moralisateurs. Dans ce sens, il reste très accessible à tous !

D’autant qu’encore une fois il démontre que graphiquement il reste un artiste hors norme, alternant les techniques, passant du pastel à l’acrylique, des ambiances plus franches à un traitement plus subtil… C’est tout bonnement magnifique et plein d’idées !

Un très bel album.

Par FredGri, le 25 octobre 2014

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