La dame de la chambre close

Initialement paru en 1993, juste avant la série Dragon Head qui va rendre célèbre Minetaro Mochizuki, cette histoire a été au préalable traduite chez Glénat en 2014.

L’intrigue est assez simple au final. Un jeune homme est harcelé par une inconnue très inquiétante, dont il ne connait absolument rien, ni le nom, ni les motifs de cette insistance. Petit à petit, la situation dérape pour carrément impliquer les proches du lycéen. On a déjà vu ce schéma mille et une fois au cinéma, rien de bien nouveau, si ce n’est que justement, l’écriture est assez adroite et anxiogène.
L’auteur rythme extrêmement bien son récit, avec une montée dans la tension qui nous prend bien aux tripes. Il insiste sur le cadre de vie de Hiroshi, sa maladresse vis à vis de Rumi qui reste une ado comme une autre, consciente de plaire et agacée de voir qu’il n’arrive pas à franchir le pas. C’est justement intéressant de voir comment l’horreur peut soudain s’immiscer dans une histoire somme toute assez normale et tout faire déraper.

En contre partie, le format court d’un unique volume ne permet pas non plus de développer énormément les différents éléments. On a le sentiment qu’il y a pas mal de choses qui restent à l’état embryonnaire et qui mériteraient d’être un peu plus creusées, comme justement le lien entre Hiroshi et Rumi, ou avec ses amis, ou encore le passé… On passe un très bon moment, captivé par les ambiances, par cette figure énigmatique, mais ça aurait pu aller plus loin !

Une très bonne découverte.

Par FredGri, le 17 avril 2023