La dame, le cygne et l'ombre

Gorky Stubborn, metteur en scène d’Hollywood, se rend au Mexique pour finaliser la rédaction d’un scénario que son ami, Jim O’Henri, a entrepris avant de mourir dans des conditions énigmatiques. L’enquête qu’il mène va confirmer qu’il a été assassiné et qu’une dame est au-dessus de tout ça.

Sa partenaire, Joyce, ayant été violentée par Monroe Jackson, son sosie-doublure pour les cascades, l’acteur Leslie Woolrich entreprend un stratagème pour faire disparaître l’opportun. Mais le chant du cygne est-il réellement pour Monroe ?

Chaque année, un individu hagard, vient commémorer un anniversaire dans un studio de cinéma désaffecté. Mais, cette fois-ci, c’est la mort qui est au rendez-vous. Qui est-il réellement ? Ne serait-ce pas Adrien Knox, le grand acteur du cinéma muet, meurtri par un terrible souvenir ?
 

Par phibes, le 16 novembre 2009

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Notre avis sur La dame, le cygne et l’ombre

Conservant les ambiances des années 30 de son "Privé d’Hollywood", Philippe Berthet concocte ce nouvel album qui a la particularité de regrouper trois petits récits aux accents de polar.

Ces trois nouvelles prouvent de loin la totale maîtrise de l’auteur sur les histoires, même les plus courtes, qu’il raconte avec une pesanteur calculée et aux intrigues prenantes. En effet, éclairant ses récits de la lumière des projecteurs hollywoodiens dont il est bien imprégné, il nous expose des affaires troubles, dans lesquelles la mort a sa place.

Aidé en cela au scénario par David D., du moins pour la première histoire, Philippe Berthet joue dans le registre de l’amertume, en délivrant habilement les émotions qu’il faut pour attirer le lecteur et le conserver jusqu’à chaque final. Considérant le nombre de pages attribuées aux trois histoires (une quinzaine tout au plus), les péripéties se déroulent rapidement, en rentrant presque précipitamment dans le vif du sujet, et s’enchaînent sans transition aucune. Si cette rapidité scénaristique peut-être préjudiciable pour bien camper les situations et les personnages, elle a l’avantage de découvrir les capacités d’organisation de l’auteur dans le traitement des intrigues dans une limpidité admirable.

Cette clarté se ressent également dans son graphisme qui retient tout notre attention par ses effets classiques directs et réalistes. La richesse des décors est des plus affriolantes dans lesquels les protagonistes se détachent de par leur expressivité et leur côté années 30 fort bien convaincant. A ce titre, la première histoire est celle qui se détache le plus de l’ensemble grâce à ses effets exotiques qui sont subtilement rendus.

Un album à savourer sans retenue, signé par un auteur débordant de talent.
 

Par Phibes, le 16 novembre 2009

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