La dernière comédie de Paolo Pinocchio
"Dix ans après le premier recueil de ses tribulations abracadabrantes, Paolo Pinocchio l’infernal pantin menteur revient sous le pinceau de Lucas Varela pour une aventure au long cours.
La dernière comédie de Paolo Pinocchio retourne aux origines du personnage puis, naviguant de la Genèse à notre présent dystopique, propose une nouvelle cosmogonie sous stéroïdes qui puise sans vergogne son inspiration dans la démonologie de l’Ancien Testament, la Divine Comédie de Dante, la mythologie grecque ou encore la commedia dell’arte.
Comme dans un comic de super-héros, Paolo Pinocchio virevolte d’aventure en aventure, alternant facéties et tragédies, chassant là un diamant (évidemment magique) dans la Venise de la Renaissance, croisant ici une révolte de poissons désireux de se venger de leur créateur. Au cœur de ce maelstrom narratif servi par l’élégante ligne claire de Lucas Varela, se trouve un talisman, objet de toutes les convoitises… le nez de Paolo ! Au fil d’une mise en page dynamique, le récit n’en finit pas d’ouvrir ses tiroirs, d’aligner les mondes parallèles et de nous entraîner dans une chute vertigineuse… aux sources du mensonge primordial, celui qui est à l’origine de toute création.
La dernière comédie de Paolo Pinocchio est l’un des rares projets dont Lucas Varela signe à la fois le dessin et le scénario. Il en profite pour nous livrer une œuvre majeure alliant aventure fantastique et commentaire satirique sur l’acte de création."
Résumé éditeur
Par fredgri, le 19 mai 2022
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
9782848410678
Notre avis sur La dernière comédie de Paolo Pinocchio
On se souvient encore du premier volume des aventures délirantes de Paolo, paru, il y a dix ans chez Tanibis ! On y découvrait une version décomplexée et anti conventionnelle du célèbre pantin de Collodi, un personnage fantasque et roublard digne de la comedia dell’arte qui passait son temps à chuter immanquablement aux Enfers après avoir abusé d’un quidam.
Lucas Varela y faisait déjà preuve d’une incroyable imagination et d’une grande audace formelle, en jouant avec les formats, les styles, les ambiances. Un album exceptionnel !
Pour cette nouvelle aventure, davantage inscrite comme un tout composé de plusieurs sous-intrigues, il se concentre sur les origines de son héros, mais inspirée de La descente aux enfers de Dante Alighieri, l’Ancien Testament, la mythologie…
Nous glissons alors dans une relecture des rapports entre la conception de la création divine, le rôle des Enfers, à travers cet étrange personnage qui n’est finalement plus vraiment au centre de sa propre histoire. Paolo n’étant qu’un rouage de la machine narrative qui nous entraîne dans enchevêtrement de scénettes pleines d’une dialectique à la fois religieuse et violemment anticléricale !
Cependant, malgré cette virtuosité graphique, malgré cette folie narrative, Lucas Varela se fait beaucoup moins audacieux formellement, privilégiant les idées de son scénario, au détriment de l’humour débridé du premier opus. Cela reste souvent assez léger, avec beaucoup de très bonnes idées, mais l’ensemble est globalement bien plus tendu, plus cérémonial que les errances désinvoltes de l’album de 2012 !
On ressort tout de même marqué par cette lecture, par les idées, les délires qui ponctuent régulièrement l’album. Si vous ne connaissez pas le travail de Lucas Varela, je ne saurais assez vous conseiller de le découvrir ici !
Par FredGri, le 19 mai 2022
Publicité