La dernière nuit d'Anne Bonny

Nouvelle-Orléans, XVIIIe siècle. 

Anne Bonny est maintenant une vieille femme, riche tenancière d’un bordel sous un autre nom. Elle a croisé la Mort sur le marché aujourd’hui, qui lui a fait comprendre qu’elle viendrait la chercher d’ici la fin de la nuit. Celle qui a été une pirate renommée décide donc de raconter ses mémoires à la plus futée de ses filles, Apolline, qu’elle souhaite voir lui succéder. Anne Bonny veut mettre les points sur les « i » avant de mourir car elle exècre le livre qui a été rédigé par le Capitaine Johnson à son sujet. Selon elle, il est emplit de mensonges.

Une longue nuit de récits de pirates commence alors…

Par legoffe, le 13 octobre 2024

Notre avis sur La dernière nuit d’Anne Bonny

L’écrivaine Claire Richard est connue des auditeurs de Arte Radio et de France Culture pour ses récits historiques ou de fiction. Touche à tout, conteuse de talent, elle fait son entrée dans le monde de la bande dessinée, adaptant son podcast dédié à la pirate Anne Bonny. Un récit grinçant, épique et qui ne manque pas de piquant justement.

Loin des biographies classiques, l’autrice nous présente la vie de l’aventurière à travers ses propres souvenirs, ceux d’une vieille tenancière de bordel, qui n’a peur de rien ni de personne, pas même de la Mort. Le ton est caustique, mais, après tout, peut-on en vouloir à cette femme qui a perdu bien trop tôt ses amants, ses amis et ses rêves ?

Ce récit de pirates est entrecoupé de quelques échanges entre historiens, là encore sur un ton décalé, un brin provocateur mais avec des propos ô combien pertinents. Une manière de rappeler aux lecteurs l’importance de prendre du recul par rapports aux écrits, parfois orientés, de certains auteurs. C’est encore plus vrai quand il s’agit d’une femme ! On peut, en effet, s’interroger sur la manière dont des hommes, contemporains de son époque, pouvaient juger une personne du sexe « faible » capable de décider seule de son avenir et osant prendre la mer pour trouver la liberté, quitte à entrer dans la flibuste.

L’aventure est mise en image par Alvi Ramirez. Plus familier du monde de l’audiovisuel, il signe ici sa première BD. Son style, léger, aux traits vivants et plein d’allant, colle parfaitement à l’histoire. Il donne un côté très cartoon, dynamique, vraiment sympa. 

Féministe, ce roman graphique n’encense pas pour autant Anne Bonny, et la montre telle qu’elle a pu être, nuançant le personnage, capable de belles choses comme d’actes détestables. Si tout ou son contraire peut être imaginé au sujet de cette légende de l’Histoire de la Marine, une chose est certaine, vous avez là un très bon récit de pirates au coeur de la mer des Caraïbes ! 

Par Legoffe, le 13 octobre 2024

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