La diplomatie du ping-pong
1971 – Alors que les relations entre la Chine et les États-Unis sont glaciales, le ping-pong va permettre aux deux pays de se rapprocher. Glenn Cowan, fantasque hippie membre de l’équipe états-unienne, ne va pas hésiter à aller à la rencontre de ses adversaires chinois lors des championnats du monde de tennis de table de 1971, au Japon. Mao voit alors une opportunité de reprendre les relations diplomatiques avec les EU, dans une période où les liens avec l’URSS sont tendus. Il décide alors d’inviter l’équipe américaine pour une tournée dans l’empire du Milieu.
Par v-degache, le 2 mai 2024
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
Collection s :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
9782413048275
Publicité
Notre avis sur La diplomatie du ping-pong
Ce nouvel album de la Collection Coup de tête de Delcourt, qui fait la part belle au sport, nous emmène en pleine Guerre froide, en 1971, à un moment où les relations entre les États-Unis et la Chine de Mao sont très tendues, et où cette dernière est même absente de l’ONU, le pays y étant représenté par Taïwan.
Glenn Cowan, hippie sympathique et plutôt démonstratif, est aussi pongiste et parvient à se qualifier pour les Championnats du monde de ping-pong au Japon de 1971. C’est dans un bus, au retour d’une session d’entrainement, que Cowan fraternise avec le Chinois Zhuan Zedong, triple champion du monde.
Ce rapprochement médiatisé incite Mao, alors en froid avec l’URSS, à initier un rapprochement avec le pays de l’Oncle Sam, en invitant l’équipe états-unienne pour une tournée dans l’empire du Milieu. Le ping-pong devient alors un outil diplomatique, qui aboutira à la visite de Nixon en terre chinoise, et à la réintégration de la Chine à l’ONU.
C’est un passionné de tennis de table, en la personne de Didier Swysen, aka Alcante, qui nous raconte cette épopée sportive servant les intérêts politiques. Des championnats à Nagoya, on passe en Chine avec les deux matchs amicaux de Beijing et Shanghai, entrecoupés de visites culturelles où notre star américaine se fait quelque peu remarquer. Le scénariste prend quelques libertés avec la réalité historique, faisant se retrouver Cowan et Zhedong, alors que ce dernier est au même moment en tournée au Japon. Le récit est prenant et bien rythmé, les problématiques personnelles se conjuguant avec les aspects géopolitiques.
Et quel plaisir de retrouver au dessin Alain Mounier et ses couleurs directes ! C’est beau, les scènes de ping-pong sont dynamiques et réalistes, la galerie de personnages est expressive et les rapports humains comme géopolitiques sont joliment restitués. Bref, l’alchimie entre l’auteur de L’ambulance 13 et celui de La bombe est parfaite !
Coup de cœur de ce début d’année, La diplomatie du ping-pong est un ouvrage plus que recommandé, revisitant brillamment l’histoire des relations internationales durant la Guerre froide.
Par V. DEGACHE, le 2 mai 2024