La double vie d'une dominatrice

Chiara est mariée avec Angelo. Le couple vit une relation très forte ou, progressivement, s’est glissée la domination. En effet, Chiara ne peut pratiquement rien refuser à Angelo qui use et abuse de ce rôle qui lui est attribué. A l’occasion d’une soirée chez des amis, Chiara rencontre le jeune photographe Michel qui est tout de suite séduit par la belle. Cette dernière, voyant là le moyen de contrebalancer sa relation avec son mari, va inverser les rôles avec ce nouvel amant, devenant, pour l’occasion, elle même, la dominatrice…

Par fredgri, le 28 mai 2010

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Notre avis sur La double vie d’une dominatrice

Cet album qui a déjà fait l’objet d’une traduction chez Dynamite en 2003, est ici complété d’une douzaine de pages, ainsi que d’une complète recolorisation par l’auteur. Alors que Delcourt se "vante" de proposer là une version définitive de Chiara Rosenberg, il est regrettable qu’ils n’aient pas complété le présent volume avec toutes les illustrations que Baldazzini a pu faire sur son personnage fétiche, et dieu sait qu’il y en a de très belles. Malgré tout cette édition en couleur est très belle. Je me demande juste pourquoi avoir tout relettré alors qu’il s’agit exactement de la même traduction de Jennequin !

Encore une fois, je ne suis pas complètement convaincu par le grand format qui a plutôt tendance à vider le dessin de Baldazzini qui est déjà pas mal figé et inexpressif. Néanmoins, même si ces thématiques autour de la domination, de la douleur, de la transgression ne me parlent pas je reste assez fasciné par l’atmosphère que dégage le dessin de ce maître italien. C’est d’ailleurs assez étrange, car justement, ici, on a droit à des ambiances bourgeoises, guindées, un peu trop sophistiquées, cela manque de vie. Mais c’est aussi très sensuel, nonchalant. Même les quelques visages crispés par la douleur ne réussissent pas à rompre cette impression. On a le sentiment que tout va lentement, au rythme des pas de la belle Chiara qui promène ses courbes tout au long de ces pages.
Mais qu’attend-elle, justement, cette Chiara ? Un équilibre entre la soumission avec Angelo et la domination avec le timide Michel ? Chiara est une femme bien étrange, mais au fond, elle sait ce qu’elle veut.
Il y a une distance dans cet album, quelque chose qui ne nous permet pas de complètement aller à la rencontre des personnages. Baldazzini enveloppe ses personnages derrière un voile très lisse, pratiquement sans expression.

Chiara est certes une belle femme, mais elle est réellement inaccessible, la seule façon de lui faire tourner la tête serait peut-être encore d’entamer un jeu. N’est-ce pas le problème de ces "transgressions" ? Avoir effacé la simplicité, nous faire croire à des illusions !

Chiara Rosenberg n’est donc pas à mettre entre toutes les mains. Oh, tout est regardable, simplement on s’aventure vers des territoires plus sujet à interrogations.

Par FredGri, le 28 mai 2010

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