La Douce

Une jeune femme dans le besoin utilisait le peu d’argent qu’elle réussissait à obtenir pour faire paraître dans les journaux une petite annonce dans laquelle elle disait chercher un emploi de gouvernante, de préférence chez un veuf.

Le prêteur sur gages de qui elle obtenait son argent en venant très régulièrement déposer des objets à son office finit par découvrir le petit manège de la belle et réussit à la convaincre de vivre avec lui…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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2 avis sur La Douce

J’aime beaucoup Dostoïevski, voilà, vous le savez, comment dire… cette façon d’entrer dans l’âme de ses personnages, de les tordre, et cette écriture si profondément moderne, c’est magnifique, tout simplement ! Alors quand j’ai vu cet album je me suis précipité, bien sur et j’ai commencé à lire…
Et j’ai retrouvé la force et l’intensité de l’oeuvre originale, la noirceur du graphisme fausse peut-être la lecture dans le sens ou il "impose" une vision très brut de cette atmosphère mais d’un autre côté on est aussi tout à fait dans le ton du texte.
je ne reviendrais pas particulièrement sur le contenu, sur la douloureuse conclusion ni même sur cette desillusion qui se glisse en nous, mais en tout cas je vous conseille vivement de découvrir cet auteur incroyable !

Par FredGri, le 10 janvier 2008

Adaptée de la nouvelle de Fédor Dostoïevski, La Douce nous est proposée en bande dessinée par Loïc Dauvillier et Mikhaël Allouche aux éditions Carabas.

Avec un visuel de couverture faisant penser à une icône comme il en est – entre autres choses – question dans le récit, l’objet-livre fait lui-même écho à la notion d’œuvre d’art grâce à son dos toilé qui force le plaisir à avoir ce livre dans les mains.

La Douce est en réalité une histoire qui ne dure que quelques instants, le temps de remords, entre le décès d’une jeune femme et le moment où son corps doit être enlevé. C’est donc à un flashback que nous invitent les auteurs, un retour dans le temps qui, avec comme voix off celle du prêteur sur gages, revient sur l’enchaînement des faits qui ont conduit jusqu’à leur issue tragique.

L’homme n’a que peu de temps pour se rappeler ce qu’il nous dévoile, et ça se ressent dans le rythme qu’a donné Loïc Dauvillier à son découpage qui ne connaît ni longueur ni temps mort. Et c’est d’un terrible drame qu’il s’agit ; tant pour la victime que pour son bourreau qui en devient une aussi. La psychologie des personnages est mise à nu, et surtout celle du narrateur du fait que c’est sa voix qui nous guide dans ses souvenirs.

Côté dessin, on observera comment Mikhaël Allouche joue avec ses visuels, que ce soit par la composition élaborée de ses planches, par les successions de visuels très similaires, par les couleurs collant bien au dramatique ou par ces effets "persistance rétinienne" qui marquent les transitions. Quel art ! Et employer ce mot est mesuré quand l’environnement, les décors, l’ambiance de l’histoire elle-même nous donne l’impression d’entrer dans un vieux musée où des trésors de l’époque tsariste seraient étalés devant nos yeux béotiens…

La Douce est une très belle adaptation où la noirceur et la tristesse calculées du graphisme n’ont d’égale que la profondeur de l’abîme dans lequel Dostoïevski et après lui Dauvillier et Allouche ont su pousser leurs personnages et leurs lecteurs avec.
 

Par Sylvestre, le 25 novembre 2007

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