La fabrique des corps
Ça aurait dû être une journée comme les autres… Comme tous les matins, il s’est levé, lavé, et il a pris son petit déjeuner. Puis, comme tous les matins, il a enfourché sa moto et il est parti au boulot. Sauf qu’aujourd’hui, sur la route, il s’est fait surprendre par un cerf… La collision fut brutale, il est tombé dans le coma.
Quand il a rouvert les yeux sur son lit d’hôpital, il a découvert qu’il avait été amputé du bras gauche…
Par sylvestre, le 3 juillet 2017
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782756085524
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Notre avis sur La fabrique des corps
Les campagnes de prévention nous le répètent assez : il suffit d’une seule fois, d’un seul moment d’inattention et c’est toute une vie qui peut basculer ! C’est ainsi que dans La fabrique des corps, on a à peine le temps de s’habituer au héros qu’on assiste déjà à son accident. C’est donc un autre homme avec lequel on va finalement faire connaissance : le jeune homme d’après l’accident, le jeune homme qui découvre avec horreur qu’il est désormais diminué physiquement. "Et encore, ça aurait pu être pire", comme on dit. Il aurait pu mourir ou rester complètement paralysé… Il s’en tire avec seulement un bras amputé. Ouais mais bon… Vous vous y verriez, vous ? C’est pas rien, ça, avoir subi une amputation !
C’est à Ambroise Paré qu’on attribue la paternité de l’amputation "moderne" et dans cette bande dessinée, c’est son fantôme qui revient : il va "prendre en charge" notre accidenté et démystifier l’acte de l’amputation en lui expliquant dans un premier chapitre ce qu’il faut en retenir. Puis, dans trois autres chapitres, des thèmes associés sont abordés : la notion de "membre fantome" (le fait de ressentir des douleurs dans un membre qui pourtant n’existe plus), les prothèses (intimement liées à l’après-amputation) et enfin le transhumanisme, pour voir plus loin dans les progrès que médecine et technologie font et continueront de faire.
Cet exposé graphique réalisé en BD par l’auteure Héloïse Chochois (dont le titre est une référence directe au traité du Belge André Vésale (1514-1564) intitulé La Fabrica ; doublée pourquoi pas d’un clin d’oeil à la série La Fabrique Delcourt !) est assez technique mais il est rendu vraiment facile d’accès. Attention tout de même, quelques dessins mettront peut-être mal à l’aise le lecteur supportant mal ces "vues éclatées" et autres "sections" sur lesquelles on voit à l’intérieur des corps…
Héloïse Chochois est diplômée de l’école Estienne où elle s’est spécialisée en dessin scientifique. Dans cet album qui est son tout premier "long métrage BD", elle ne s’arrête pourtant pas à ce côté académique du sujet. Sa bande dessinée évoque en effet aussi, en mode muet, entre les différents chapitres, l’évolution des ressentis de l’amputé : ses angoisses, sa dépression face à sa nouvelle vie version "épreuves dont on se serait bien passé", mais aussi sa rééducation puis l’acceptation de son nouvel état, de son nouveau statut…
Ce qui fait de cet ouvrage un témoignage plus complet qu’il ne l’aurait sinon été, un témoignage à la croisée du scientifique et de la vie quotidienne de Monsieur Tout-le-Monde qu’il est très intéressant de découvrir en espérant, touchons du bois, qu’on n’aura jamais à vivre ça ; tant qu’à faire !
L’amputation "sous toutes les coutures", c’est La fabrique des corps, dans la collection Octopus des éditions Delcourt.
Par Sylvestre, le 3 juillet 2017
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