La femme de l'ogre

Vous connaissez l’histoire du Petit Poucet, de l’Ogre… Vous vous souvenez vous du sort qui a été réservé aux innocentes filles du même Ogre ? Une nuit, alors qu’il pensait dévorer Poucet et ses frères le géant se trompa et avala ses propres filles… Devenu fou par la douleur il partit à la recherche des garçons.
Mais pendant ce temps, qu’arrivait-il à la mère des fillettes ?
Détruite par la peine et la colère contre son mari, elle décide, elle aussi, de s’enfuir, emportant avec elle, comme une douleur qui va la ronger de l’intérieur, le souvenir de ses sept pauvres filles. Elle va progressivement sombrer dans une folie meurtrière, reportant contre tous ceux qu’elle croise cette colère qui est en train de l’anéantir.
Et elle va grossir, grossir, pour devenir, à son tour, une ogre, pour se repaître des innocents qui croisent son chemin… La malédiction se répéterait-elle ?

Par fredgri, le 6 décembre 2011

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Notre avis sur La femme de l’ogre

Bien que je ne sois pas complètement tombé sous le charme de cet album muet, je lui trouve une sorte d’envoutement assez étrange.

La lecture, en elle même, ne prend pas très longtemps, c’est assez rapide et l’histoire est vraiment construite avec une très grande fluidité, on glisse d’une page à l’autre, on se laisse submerger par les impressions, par le parcours de ces personnages et plus particulièrement la douleur qui va faire basculer cette mère dans la folie.

Et d’ailleurs, cet album parle avant tout du drame que va vivre cette femme qui passe presque du stade de mère heureuse à celui d’une femme ravagée par un drame immonde et impitoyable. On va donc la suivre, on va assister à cette plongée vers l’enfer intérieur, un enfer qui ne lui laisse aucun répits car le souvenir de ses filles lui broie les entrailles, lui demande sans cesse d’assouvir cette rage, cette faim, au risque de perdre définitivement son âme !

Tout au long de cet album on se demande bien qu’elle va être l’issu à ce tunnel sans fond, car au moindre élan vers la lumière la femme semble vouloir replonger irrémédiablement. Avec les années, on comprend que sa colère se transforme, qu’elle prend plus l’allure d’une résignation et que peut-être, dans cet espèce d’apaisement, il y a une lumière qui se dessine…

Le scénario est assez habile, même s’il devient assez redondant à la longue. Mais le fait qu’il n’y ai aucun dialogue "oblige" les auteurs à accentuer les émotions, à forcer les codes graphiques, et cela fonctionne merveilleusement bien. Néanmoins, je n’ai pas toujours été très réceptif à la poésie générale qui peut se dégager de cet album. En effet, je trouve que la subtilité du récit est souvent forcée par des effets de style. Toutefois, cela donne à l’ensemble une atmosphère très personnelle.

On se demande parfois sur quel pied danser avec cette histoire, mais on comprend assez vite qu’il n’y a pas de jugement à porter non plus. On se trouve dans un conte, avec son côté métaphorique. Les auteurs abordent plusieurs thèmes comme la maternité, la douleur, la déliquescence ou la vengeance en se demandant s’il est possible de survivre à ce genre de drame !

Par FredGri, le 6 décembre 2011

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