La fiancée

Odette Lecland-Nilès est arrêtée en 1941 pour avoir manifesté contre l’occupant allemand. Incarcérée au Camp de Choisel, elle va faire la rencontre du jeune Guy Môquet et s’en rapprocher, alors que les conditions de détention deviennent de plus en plus dures.

Par v-degache, le 7 novembre 2021

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Notre avis sur La fiancée

La fiancée retrace le parcours d’Odette Lecland-Nilès durant la 2ème guerre mondiale. Grandissant dans une famille communiste, c’est tout naturellement qu’elle bascule dès le plus jeune âge dans le militantisme, dans une France partiellement occupée, et alors que le pacte germano-soviétique vient tout juste d’être rompu. Seulement âgée de 17 ans en 1941, elle est arrêtée par la police française lors d’une manisfestation contre l’occupant.

Les auteurs nous font vivre la période carcérale d’Odette, d’août à octobre 1941. Si son nom ne parle pas forcément au grand public, celui qui fut durant quelques semaines son fiancé, Guy Môquet, est quant à lui beaucoup plus évocateur. Mais ne nous trompons pas, le titre de l’album est bien au féminin, c’est bien Odette qui est au centre du récit, et c’est par les yeux de la jeune fille que le lecteur découvre cette vie en détention.

Après un passage par plusieurs prisons, Odette est envoyée au Camp de Choisel, à Châteaubriant, en Loire-Atlantique, où elle fait la rencontre de Guy, qui devient son premier amour. Ce camp d’internement français accueille alors aussi bien des prisonniers politiques, que des droits communs, ou des nomades. Peu à peu la vie s’organise, entre angoisses, espoirs, solidarité et résistance, le tout dans des conditions de vie difficiles, que seuls les quelques colis reçus parviennent à atténuer.

La fluidité de l’écriture de la journaliste et écrivaine Gwenaëlle Abolivier, ainsi que le dessin semi-réaliste d’Eddy Vaccaro, réussissent à dépeindre ce quotidien et à relater aussi bien les conditions matérielles de la détention, que les enjeux humains qui se nouent à l’intérieur du camp.
Coïncidant avec le 80ème anniversaire des exécutions, par les Nazis, le 22 octobre 1941, de 48 prisonniers-otages (dont Guy Môquet), suite à l’élimination par la résistance du lieutenant-colonel Karl Hotz, La fiancée parvient à faire revivre la mémoire résistante d’hommes et de femmes, parfois très jeunes, entrés précocement en lutte contre l’Allemagne ou Vichy, ainsi que l’engagement de ces femmes dont Odette est ici le symbole.

Par V. DEGACHE, le 7 novembre 2021

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