La fille aux ibis
Stoian est de retour en Roumanie. Après sa sortie des geoles de Ceausescu où il a passé 10 années de sa vie pour un motif futile, il s’était enfui en France. Il revient, dans une ambiance de gêne et d’amour familial, pour se recueillir sur la tombe de sa mère, mais aussi pour résoudre un mystère.
Car sa détention était liée à une jeune fille qu’il a connu lorsqu’il enseignait. Pourquoi le portrait de cette jeune fille figure-t-il sur un timbre commémoratif censé représenter une résistante, morte il y a 50 ans ?
(réedition de 1993)
Par TITO, le 1 janvier 2001
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ISBN :
2800134380
Notre avis sur La fille aux ibis
Cette histoire, toute en délicatesse, est de celle qu’il faut lire dans le calme d’une soirée de printemps, avec une tisane et en écoutant du Vincent DELERM ou du Chopin. Pour la savourer d’une part, mais aussi pour bien prendre la mesure d’une narration assez alambiquée. Car si l’histoire est assez simple, la structure du récit prend le parti de montrer la vision du narrateur, un peu perdu, à la fois parce que la police politique roumaine l’a maltraité, mais aussi parce qu’il est en complet décalage avec le monde qui l’entoure.
Il s’agit à la fois d’un polar, d’une histoire d’amour très touchante, et d’une quête initiatique où le narrateur part à la recherche d’une icône, de son passé et de lui-même.
Et si l’ensemble est tout en nuance, la fin elle aussi montre toute la complexité qui se cache derrière une histoire simple, à l’image du récit en quelque sorte.
Le dessin, le découpage et les couleurs ont su s’effacer derrière ce récit intelligent et sensible, et cette discrétion n’étouffe pas la maîtrise graphique. Le tout est habilement mis en valeur par le tirage de qualité, en couverture souple très agréable.
Si l’on ajoute un fond d’histoire contemporaine instructif (la transition post communiste et la chute du tyran), cela suffit pour faire de ce livre un album à découvrir d’urgence, si vous avez le temps et l’envie de vous y plonger, si les structures narratives complexes ne vous rebutent pas et si vous avez envie de vous laisser entraîner dans ce récit passionnant et très profond.
Par TITO, le 1 mai 2003