La fille de Mendel

 
Elle avait tout juste un peu plus de vingt ans quand la guerre est arrivée aux portes de son village polonais de Germakivka. Et ce fut un immense choc pour elle de voir mourir nombre de ses proches sous les balles allemandes et d’en voir d’autres emmenés vers les camps de concentration… Mais son heure à elle n’était pas arrivée, et c’est en se terrant dans les bois, avec ses deux frères Simon et Isia et sa sœur Yetale, que Gusta a survécu…
 

Par sylvestre, le 1 juillet 2011

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Notre avis sur La fille de Mendel

 
Ce n’est qu’à la fin de l’ouvrage, dans la postface écrite par l’auteur, que l’on apprend quel fut l’élément déclencheur de ces confidences qu’a recueillies Martin Lemelman auprès de sa mère et qui font le cœur de l’histoire. Et croyez-moi, cet élément déclencheur prête à sourire ! C’est d’ailleurs probablement pourquoi cette précision n’a pas été faite au début de l’ouvrage : elle aurait sans doute été trop en décalage avec le propos, grave, de l’histoire.

La fille de Mendel est une histoire vraie, que l’auteur américain a entendue de sa mère et a enregistrée sur cassettes audio avant de projeter de la faire connaître au plus grand nombre en bandes dessinées. C’est l’histoire d’une famille polonaise qui a subi de nombreuses pertes pendant la seconde guerre mondiale, mais qui peut aussi s’enorgueillir de compter des survivants, quatre jeunes gens (et parmi eux la mère de l’auteur) qui ont su se débrouiller et survivre de manière tout à fait extraordinaire jusqu’à la fin de la guerre.

C’est en noir et blanc qu’a été réalisée cette bande dessinée. A l’aide de dessins et de textes, bien sûr, mais aussi avec quelques photos disséminées ça et là au fil des pages, nous aidant à mettre des visages sur ces personnages qu’on voit dessinés ; et nous rapprochant d’eux, rendant encore plus bouleversante leur histoire.

La parole de Gusta racontant son récit à son fils est très "présente", et la narration telle qu’elle est faite nous ferait presque entendre l’accent et les intonations de sa voix ! C’est une bonne chose, qui nous rapproche encore plus de cette femme. Ce qu’on pourrait reprocher à ce texte "voix off", par contre, c’est une sorte de mélange des genres… Car (est-ce une histoire de traduction ou d’âge ?) mais les formulations des phrases sont assez enfantines alors que la narratrice Gusta est – au moment où elle livre ses souvenirs – une vieille personne et que la jeune fille qu’elle était à l’époque des faits a une vingtaine d’années !

La fille de Mendel est une lecture qui touche et qui impressionne. Qui nous rappelle aussi combien de destinées ont été brisées pendant la guerre et qui, malgré tout, donne de l’espoir puisqu’elle est un témoignage heureux de plus qui participe à recenser cas après cas et à les rendre publiques les identités de miraculés.

Par Martin Lemelman, aux éditions Çà et là.
 

Par Sylvestre, le 2 juillet 2011

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