La fin du monde

Cela commence par une voiture qui file sur une route de campagne, il pleut, les passagers sont stressés car à bord du vehicule une femme enceinte est sur le point d’accoucher. Soudain, un arbres s’abat sur la voiture.
Vingt ans plus tard, une jeune fille se tient allongée, par terre, dans son appartement. Elle réfléchit à sa vie, à ce qu’elle veut construire, elle se perd dans ses pensées, dans ses réflections. Depuis quelques jours, un véritable déluge recouvre la ville, comme le signe du début de la fin du monde.
Complètement absorbée par son doux spleen, la jeune fille ne peut s’empêcher de se demander si cette impression de vide ne coïnciderait pas avec le début de la pluie ? Alors en apprenant que son père vient de tomber dans le coma, elle décide de se resourcer un peu en retournant dans la maison de son enfance. Là, en compagnie d’un chat étrange et d’une vieille dame, elle va commencer à chercher des réponses…

Par fredgri, le 1 janvier 2001

Publicité

2 avis sur La fin du monde

Je dois bien dire qu’au premier abord cet album est assez destabilisant, on a l’impression que l’on passe à côté de quelques choses, qu’il ne s’y passe pas grand chose. Mais en fin de compte, on se laisse vite gagner par l’ambiance doucereuse qui s’en dégage, par les questions que se pose cette jeune fille, par les mystères qui glissent par-ci par-là. Il règne une atmosphère assez contemplative, lente, quelque peu mélancolique sur cette histoire qui finit par, assez vite, toucher le lecteur tant tout est en osmose, que ce soit le scénario de Wazem que le graphisme et la science de la mise en page de Tirabosco. On a peut-être le sentiment que ça tourne un peu en rond, que ça n’avance pas vraiment, tant l’accent est mis sur l’ambiance et sur la personnalité de cette jeune fille. Mais le résultat est justement bien dans le ton général, très calme et apaisant.

Car, en effet, le gros intérêt de cet album c’est avant tout ce graphisme très doux, à la craie, en noir et blanc (une touche de bleu est tout juste tolérée), c’est magnifique et vraiment très touchant, la jeune fille est fine, évanescente, elle se glisse d’une case à l’autre sans en avoir l’air et l’album se dévore d’une traite alors qu’on se perd à admirer telle ou telle page !

L’alliance Wazem/Tirabosco est une nouvelle fois une réussite, très sensible, un excellent exemple de l’incroyable finesse de cette école suisse qui nous ravie à chaque album !

Par FredGri, le 25 septembre 2008

Il règne dans cet album une alchimie à la fois envoûtante et troublante entre le scénario de Pierre Wazem et le dessin de Tirabosco. Le propos de l’histoire traite de cette période difficile qu’est l’adolescence, de cette phase de l’existence où l’on est particulièrement fragile et où des éléments enfouis au plus profond de notre subconscient peuvent venir perturber notre construction de soi… Et ce qui fait toute la force de ce livre c’est que Wazem choisi la tendresse teintée d’une douce mélancolie pour l’aborder. Porté par le dessin à la craie de Tirabosco, il ancre son récit dans le monde du rêve tout en jouant avec les codes du fantastique (pluie diluvienne, marée de grenouilles, chat qui parle…). L’onirisme et le spirituel comme clé aux réponses qu’on se pose et qui nous empêchent d’aller de l’avant : superbe.

Pleine de sensibilité et d’émotions, La fin du monde est une très belle bande dessinée.

Par melville, le 23 août 2010

Publicité