La foire aux gangsters

En février 58 commence dans les pages de Spirou une aventures découpée en courtes parties de 2 planches: "La foire aux gangsters". Le récit va alors durer 12 semaines et va surtout marquer l’arrivée de Jidéhem en tant qu’assistant de Franquin, il se chargera désormais des décors, de certain véhicules et de quelques personnages (notamment Gaston).
L’histoire est simple, Spirou et Fantasio voient arriver un étrange petit homme, un japonais appelé Soto Kiki qui va alors décider de former nos deux héros au judo, afin qu’ils puissent l’aider à retrouver un petit enfant enlevé par un groupe de gangsters qui se sont réfugié dans une foire…

Par fredgri, le 22 novembre 2012

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Notre avis sur La foire aux gangsters

Après son remarquable album sur "Bravo les brothers" Dupuis enchaîne avec cette "Foire aux gangsters" qui nous présente non seulement l’histoire originale comme elle a été présentée dans le magazine au tout début, mais de suivre cette histoire avec une reproduction de chaque planche originale en noir et blanc, commentée par des extraits d’interviews, d’articles qui précisent des évènements, ou qui reviennent sur des éléments des décors, sur le contexte historique dans lesquel ces planches ont été produites !

Et moi je rajoute que c’est tout simplement époustouflant !

En effet, non seulement cette petite histoire contient toute la substance de ce que Franquin créa autour du personnage, mais on voit émerger cette collaboration entre lui et son assistant Jidéhem, et les témoignages qui se glissent dans ce "livre" nous aident vraiment à apprécier ce que le second apporta de fondamental dans les planches du premier. Petit à petit, en suivant les reproductions des planches en noir et blanc nous nous glissons dans l’atelier, en observant les deux artistes travaillant ensemble.
Il faut dire que Dupuis pousse de plus en plus Franquin a multiplier ses participations, que ce soit en imposant la présence de Spirou chaque semaine dans le magazine, mais en lui confiant en même temps de nombreuses autres tâches, ce qui va amener l’artiste à créer son atelier Franquin, afin de se faire assister pour cet amas de travail qui le submerge. Néanmoins, et grâce a cet apport extérieur, la série ne va pas pâtir de cette situation (si ce n’est en poussant progressivement Franquin à quitter ses héros pour se lancer sur ses propres créations !), les meilleurs albums suivront même très vite !

Cette petite histoire en elle même est très sympathique et en dehors de l’aspect historique et formel elle reste un très bon moment de lecture.
Bon, on pourra toujours se dire que c’est trop artificiellement amené aussi, sans ménagement, un coup de fil et hop on sait que l’enfant est dans une caravane, on le délivre et hop l’histoire est terminée. Bref, on a vite le sentiment que justement la véritable qualité de ce petit récit réside tout de même davantage dans le côté résolument très "Franquin". Car certes tout y est, mais en contre partie ça aurait peut-être mérité d’être plus approfondi dans le fond ! Bien sur, cela reste toujours un excellent moment de lire du Franquin, et avec cet album qui décortique toutes les étapes, qui étaye tout les aspects de la conception de ces planches c’est ultra enrichissant de se replonger dans cette époque, dans cet esprit de la BD franco-belge qui nous manque tant !

Un volume que les fans de la série se doivent d’avoir.
Très intéressante expérience de lecture !

Très conseillé donc !

Par FredGri, le 22 novembre 2012

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