La greffe d'idées
Comme chaque année à Clémentine-Ville, un prestigieux concours est lancé pour récompenser le plus génial inventeur. Les dernières éditions ont invariablement couronné le talentueux professeur Achille Spoutmoil, mais les prétendants au titre sont heureusement nombreux.
Cependant, cette suprématie de l’indétrônable Spoutmoil irrite très fortement le professeur Grégoire-Grégoire qui, à la suite du passage chez lui de représentants de la société Eurêka, spécialisée en greffe de neurones, va avoir l’idée de faire enlever Spoutmoil afin de se faire implanter une partie de son cerveau… celle qui lui permettrait enfin, qui sait, de monter sur la marche la plus haute du podium du concours de Clémentine-Ville !
Tout s’annonçait bien pour Grégoire-Grégoire. Ses deux « gorilles » s’étaient postés dans une boutique où Spoutmoil avait ses habitudes. Ils avaient même réussi à lui mettre la main dessus sans trop l’amocher ! Mais ils avaient compté sans Tilu, le petit-fils de Spoutmoil, qui n’allait pas, avec sa copine Isa, rester les bras croisés en voyant qu’on en voulait à son grand-père…
Par sylvestre, le 1 janvier 2001
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Genre s :
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Sortie :
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ISBN :
9782351001455
Notre avis sur La greffe d’idées
Le titre de cette bande dessinée est très attirant : que le mot "idées" y apparaisse questionne en effet forcément sur celles qu’a pu avoir le scénariste ! Et associé au mot "greffe", il intrigue encore plus, tout comme le personnage figurant sur la couverture : un chat à la moue surprenante…
En ouvrant cette bande dessinée, on se rend compte assez vite, déjà, que cette histoire ne met pas en scène un casting animalier. On part ainsi très vite dans une intrigue "humaine" (quoi qu’on pourrait aussi la qualifier d’humanoïde !) rapidement lancée, accrocheuse, mettant au centre de tout un concours un peu farfelu dont on espère bien des surprises.
Loin d’être basiquement linéaire, le récit sème ça et là quelques fausses pistes. Le résultat de l’expérience sur Gaspard, par exemple, qu’on pourrait croire disparu mais qu’on retrouvera plus loin. La phrase de Cartapuce, aussi, qui laisse penser que son invention pourra servir au scénario…
Et tout est dessiné de belle manière. Le style de l’auteur, aux accents de celui d’autres artistes comme Sfar ou Blain, est gaiement mis en valeur par la colorisation signée Lise Chapelier qui déjà avait travaillé avec Didier Millotte. Les planches sont en outre utilisées par ce dernier comme un véritable laboratoire expérimental !
Quelques dessins sont en pleines-pages quand la page 22 est, elle, quasiment en "plein-texte" ! On observe aussi toutes sortes d’initiatives artistiques ou narratives, comme ces insertions de radiographies réelles qui ne sont autres que les propres clichés du cerveau de l’auteur ! Ou comme cette liberté qu’il a su prendre pour concevoir le sens de lecture de la page 41 !
Didier Millotte aime "essayer des trucs", c’est clair. On pourra noter le dessin de la page 42 : c’est un croquis qu’il a griffonné dans un train et qu’il a décidé de retravailler pour l’insérer dans son découpage ! On pourra enfin se demander dans quelle mesure il rend hommage ou non à des grands du 9ème art, avec ces noms qu’il a choisis pour ses personnages et qui font penser au concept des noms dans Astérix, ou avec ces barbes qui poussent de manière extraordinaire et qui font immanquablement penser à Tintin et L’Or Noir…
La greffe d’idées est une très bonne surprise. C’est un one-shot qui dormait depuis trop longtemps dans les cartons de son auteur, et les éditions Carabas permettent enfin aux lecteurs de tout âge de le découvrir.
Par Sylvestre, le 5 mai 2009