La jeune fille aux cheveux turquoise

On traverse dans ce récit de vie toutes sortes d’émotions, tant la peine que la joie, appelant aussi bien à pleurer qu’à rire. On s’attache très facilement à la petite Giovanna. Cette lecture témoigne de l’importance de continuer à croire aux rêves, à percevoir la magie, souvent dans le fait de rendre heureux quelqu’un. On peut trouver de la magie chacun est libre d’être magicien ! Elena Triolo a parfaitement su montrer la manière dont change notre regard sur le monde au fil du temps qui passe. On parle aussi ici de transmission de mémoire. Tout au long de l’histoire des bulles de couleurs donnent la parole aux deux protagonistes tout en citant l’œuvre de Pinocchio. La manière dont Carlo est présenté m’a beaucoup fait penser au personnage de James. M. Barrie joué par Johnny Depp dans le film « Neverland » (magnifique au passage !). Dans le même genre, on retrouve dans celui-ci l’origine de la création de Peter pan, lorsqu’au détour d’une amitié entre un adulte et des enfants, ce dernier retrouve son inspiration.

Ce récit nous fait également traverser presque un siècle de l’histoire de l’Italie, et nous peint en dehors des événements les plus tragiques, une splendide Toscane. Un grand bravo à l’autrice, un one-shot splendide sous tous les angles, autant pour le scénario que le dessin ou la colorisation. Les teintes sont magnifiques, tendres et douces, harmonieuses. Les traits des personnages sont très expressifs et dégagent beaucoup d’émotion.

Où réside le chef d’œuvre, est-ce l’œuvre monumentale de Pinocchio ou bien son origine et le caractère infini de cette histoire de vie ? La fée bleue a bien existé et vit encore par le pouvoir qu’elle a de faire rêver à jamais.

Par Maude, le 27 septembre 2024