La jungle des images

Sur le même principe que pour l’album sur Le Corbusier ou celui sur Marie Curie, Dupuis propose un album divisé en deux. D’une part, on a droit à 19 pages de BD et ensuite à 27 pages de dossier biographique.
Clairement, le dossier est bien plus intéressant que les planches en elle même. Pourquoi ? Simplement parce que si on n’a pas de repère biographiques on passe à côté de pas mal d’anecdotes, de références dans les planches qui ne permettent pas vraiment d’appréhender l’amplitude du travail de Goude. Oui, l’approche onirique est intéressante, par contre, parce qu’elle permet justement de s’abstraire de l’exhaustivité d’une biographie classique, mais elle oblige aussi le lecteur à s’immerger dans un récit elliptique qui ne se concentre que sur des impressions fugaces, sans en avoir toutes les clés (même si, c’est vrai, on a tous vu les pubs de Goude, ses photos les plus célèbres, ça aide à trouver des pistes)
Ce qui fait, qu’à la finale, je ne me suis pas vraiment pis au jeu de ces planches de BD alors que le dossier, plus froid, m’a bien plus passionné tant il est instructif à tout niveau. Il permet de ressortir des thématiques propres à Goude, de s’y retrouver dans sa chronologie et à la limite il nous donnerait presque envie de relire les planches, même si je reste sur le sentiment que les auteurs n’ont gardé du parcours de Goude que des impressions éparses.

Malgré tout, on a ici un très bel album qui permet d’aborder le travail de Goude sous deux angles, celui des sens et celui de la réalité biographique.

Mais c’est surtout un très bel hommage envers un des créateurs qui ont le plus marqué l’imaginaire populaire avec une richesse créatrice incroyablement débridée.
Si, comme moi, vous gardez en mémoire le défilé du bicentenaire, les pubs de Kodak etc, je pense que vous apprécierez cet album rétrospectif.

Par FredGri, le 8 décembre 2011