La lesbienne invisible

 
Océanerosemarie a toujours eu un penchant pour les filles. Alors oui, elle a bien couché avec un mec, une fois… Mais c’était pour se confirmer une bonne fois pour toutes que ce n’était pas ce qu’elle cherchait.

Ce n’est pas marqué sur son front, quand on est lesbienne ! C’est d’ailleurs pour cela qu’Océanerosemarie se qualifie elle-même de "lesbienne invisible" ! Et c’est donc difficile de trouver l’âme sœur. Alors elle a tout fait pour entrer en contact avec d’autres filles comme elle : en s’inscrivant à un club de foot féminin, en allant dans des boîtes de nuit spécialisées et aussi à force de fréquentations qui lui ont fait faire des rencontres ; certaines frustrantes ou sans suite, certaines magiques…
 

Par sylvestre, le 29 octobre 2013

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Notre avis sur La lesbienne invisible

 
La lesbienne invisible, c’est aussi un spectacle, un one-woman-show où Océanerosemarie herself raconte avec humour sa trépidante vie de lesbienne assumée. Un DVD de ce spectacle sortira d’ailleurs peu après la parution de cette bande dessinée, en décembre 2013.

Bande dessinée ou spectacle, l’histoire est la même. Le scénario de la version papier a d’ailleurs été écrit avec la collaboration de Murielle Magellan : c’est elle qui a signé la mise en scène du spectacle. Mais le support change entre ces deux versions, et c’est le dessin de Sandrine Revel qui se substitue à la présence sur les planches de Océanerosemarie. L’auteur du 11ème jour (et de nombreuses autres BD !) profite du peps et de l’humour de la narratrice pour livrer des planches pleines de couleurs vives, ce qui n’est pas pour donner un côté grave à cette autobiographie délurée !

On passe par plusieurs phases, par plusieurs tableaux incontournables dans le genre… Il y a la découverte de l’homosexualité d’Océanerosemarie et son coming out… Il y a les copines qui veulent bien l’écouter et qui font des efforts pour la comprendre, celles qui "en sont" aussi et celles qui n’en sont pas… Il y a le regard et l’attitude des gens que l’homosexualité horripile et ceux que ça excite. Il y a les questions que, mine de rien, les petits curieux lui posent ; et les stratégies qu’ils adoptent pour lui poser ces questions sans avoir l’air d’avoir une idée derrière la tête ou d’être des demeurés… Il y a les difficultés qu’a Océanerosemarie à trouver "quelqu’une" pour être sa moitié alors que d’un autre côté, il nous est montré qu’il peut être très facile de "choper" pour quelqu’un qui fréquente les lieux qui vont bien et qui se comporte comme il le faut en respectant les rites et les codes du "milieu"… Il y a des scènes de sexe, des scènes d’amour, des scènes de déconvenues…

Et tout ça nous est raconté avec dynamisme, avec humour, avec autodérision et avec des tacles faits aux hétéros et aux gays, aussi. Bref, on est dans la chronique sociale décomplexée et on se plaît à "écouter" Océanerosemarie jusqu’à la fin de l’ouvrage qu’on trouvera par contre brusque ou dénuée d’une conventionnelle conclusion… Mais c’est normal, cela dit, puisque sa vie ne s’arrête pas là ! Pardi ! Et Océanerosemarie pourra ainsi – pourquoi pas – revenir un jour nous raconter la suite…
 

Par Sylvestre, le 29 octobre 2013

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