La Lune est blanche

Yves Frenot, directeur de l’Institut Polaire, propose à Emmanuel et François Lepage de partir pour l’Antarctique. Il aimerait que les deux frères fassent un livre sur la vie dans la base polaire de Dumont d’Urville et sur les recherches scientifiques menées à DDU et sur la base Concordia. Mieux, le dessinateur et le photographe vont sans doute pouvoir participer au grand raid, la fameuse expédition extrême qui ravitaille Concordia.

Mais un voyage en Antarctique est un parcours semé d’embûches et d’imprévus…

Par legoffe, le 17 octobre 2014

Notre avis sur La Lune est blanche

J’avais adoré “Voyage aux Iles de la Désolation” d’Emmanuel Lepage. Quel ne fut donc pas ma surprise, et mon enthousiasme, lorsque j’ai découvert “La lune est blanche” sur le stand Futuropolis, au festival de Saint Malo. Un nouvel opus glacé de Lepage en avant première ? Un vrai bonheur !

Je me suis donc rué sur le volumineux ouvrage (environ 250 pages !) qui est disponible dans toutes les librairies depuis le 16 octobre.

Il est, cette fois, signé de deux noms puisque François, le frère d’Emmanuel, a aussi participé au livre. Il a réalisé, durant le voyage, de splendides photographies qui donnent une autre dimension à la bande dessinée. Précisons que François Lepage avait déjà accompagné son frère lors du périple à bord du Marion Dufresne et qu’il en avait tiré un très beau livre aux éditions Marines (“Marion Dufresne, ravitailleur du bout du Monde”) sans pour autant participer au premier livre paru chez Futuropolis.

Le nombre de photos demeure toutefois restreint dans “La Lune est blanche” (nous ne sommes pas dans une BD de type “Le Photographe” paru chez Dupuis) et le récit reste largement raconté et dessiné par Emmanuel Lepage.

Son livre sur les Iles de la Désolation était rafraîchissant. Le nouveau l’est plus encore ! Les eaux froides deviennent soudain glacée. Les Lepage nous entraînent au coeur de l’Antarctique, le plus grand désert du Monde. Grâce à eux, nous pénétrons un tant soit peu dans cet univers quasi inaccessible. Impossible, bien sûr, d’en prendre toute la mesure, mais leur récit nous ouvre des portes et attise notre imagination. Comment, en effet, vraiment comprendre ce que sont ces immensités blanches qui s’étendent sur une surface aussi grande que l’Europe ?

Qu’importe, on en retient déjà tant. Grâce à ce livre, nous suivons de manière vraiment réaliste ce voyage d’exception, les missions scientifiques et le fameux raid.
L’ensemble est si bien raconté par Emmanuel Lepage, si bien dessiné, si joliment photographié, que nous avons vraiment l’impression d’y être. Je me suis – par exemple – surpris à ressentir un léger haut le coeur lorsque j’ai lu l’épisode sur le mal de mer à bord de l’Astrolabe. Emmanuel avait si bien dessiné et expliqué le phénomène que j’avais l’impression d’être moi même troublé par les vagues de l’océan !

Nous sommes bluffés tant par le talent des artistes que par leur sens de l’aventure. Voilà des auteurs qui n’ont pas froid aux yeux et qui vont au bout de leurs rêves et de leurs envies. Qui s’en plaindra ? Ils nous livrent ainsi des pages exceptionnelles. J’aime ces dessins précis et légers qui respirent le voyage sans être un simple carnet. Nous avons bien affaire ici à une vraie BD, qui est un documentaire autant qu’un livre d’aventure.

Alors que nos “héros” sont isolés dans l’immensité glacée, loin du monde des hommes, on constate avec surprise que le principal sujet de l’album reste, finalement, l’être humain lui même. Ce groupe, forcé de vivre en micro société, apprend à se connaître, à tolérer, à respecter, à retrouver l’homme tel qu’il est vraiment, sans les artifices de notre société compliquée, dans un univers hostile où les jours n’ont plus le même sens, où le temps est entièrement à la merci des versatilité de la nature.

Ce livre est une leçon de vie et d’aventure magistralement racontée que l’on dévore de bout en bout !

Par Legoffe, le 17 octobre 2014

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