La Macumba du Gringo

La Macumba est une femme endeuillée qui, aidée par la magie, réussit à entrer en contact avec l’âme errante de son mort-vivant de mari.
C’est la mort qui court après la vie, pour se venger. Mais les vivants ne sont pas tendres et se défendent avec violence et leur sang suffit à peine à calmer la demande de justice de celui qu’on appelle Gringo !
Pas de quartiers dans cette course poursuite où malgré tout, l’amour trouve une place, tout comme les papillons.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur La Macumba du Gringo

Toujours un peu parti, toujours un peu plus loin, l’esprit de Pratt erre au dans les limbes inconnues de l’au delà. Au delà de quoi ? De la vie, de l’imaginaire, des croyances, des rites ancestraux que sont les magies et autres formules créées par l’homme vivant et qui pourraient bien être utilisées pour communiquer avec les morts voire, pour créer un point de rencontre.
L’histoire de la Macumba du Gringo est celle d’une femme qui perd son mari tué par des soldats. L’irrationnel démarre lorsque la Macumba cherche à communiquer avec lui. Peu banal, quoiqu’ on n’accepte jamais vraiment la disparition des êtres qui nous sont chers alors on invente mille et une façons de les garder près de nous encore un peu. Donc, son âme vengeresse est appelée par la magie d’une sorcière. Ame errante, mort vivant, il se révèle cruel tout comme les autres personnages du récit sans foi ni loi qui tuent, pillent, violent et coupent des têtes comme on joue au golf.
Le dessin est aussi magique que l’histoire.
Le trait désinvolte de Pratt en impose dès la première case. Il est un maître ! Il manie cet art comme on respire. Lla souplesse du dessin montre un enchaînement fluide d’une case à l’autre sans que jamais le lecteur n’ait la moindre interruption ou interrogation.
On arrive à la fin de l’histoire sans l’avoir aimée mais sans décrocher une seule seconde. Ce genre de récit cruel et injuste, amoral et fuyant, laisse pantois ! C’est étrange. Finalement, un éclat de rire en guise de conclusion (le mien) me fait dire que cette Macumba du Gringo est une farce, alléchante certes car c’est du Pratt, mais une farce quand même d’un auteur mort qui revient chatouiller son lecteur habituel et qui laisse un signe intimidant sur l’avenir … vous savez, celui quand on est mort !
Pas de récit magistral comme le sont les aventures de Corto Maltèse mais un dessin toujours aussi enlevé, c’est ce que j’appelle la force tranquille.
Cette édition de 1998, mise en couleurs, paraît 3 ans après la mort du grand auteur. Ne lisez pas cet album en premier … mais ne laissez pas passer si vous aimez l’œuvre de Hugo Pratt.

Par MARIE, le 22 novembre 2004

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